Selon un communiqué du groupe basé à Lescar (Pyrénées-Atlantiques) diffusé ce 9 janvier 2018, le pôle alimentaire d’Euralis « a enregistré des pertes nettes cumulées de 63 millions d’euros ces cinq dernières années et supporte une dette de 186 millions d’euros qui devient un frein à l’investissement et au développement de ses marques ».
112 postes dans la balance
Bilan, la coopérative mise sur une « reconfiguration » de son pôle alimentaire avec, à la clé, « la fermeture des sites industriels de Dunkerque et Brive pour lesquels une recherche de repreneurs aurait débuté. Le site de Sarlat serait redimensionné et repositionné sur des petites séries à haute valeur ajoutée, tandis qu’Yffiniac et Maubourguet » intégreraient de nouvelles activités.
Ce projet se traduirait par la suppression de 313 postes, la création de 157 autres et 44 supplémentaires seraient ouverts au reclassement interne au sein du groupe, précise Euralis. Ce projet s’accompagnera d’un plan d’investissements de 45 millions d’euros sur trois ans, avec un « recentrage des activités du pôle sur les marchés rentables ».
Des « difficultés persistantes »
« Malgré l’amorce d’une amélioration, grâce à des mesures de réduction des coûts [, et] un résultat d’exploitation positif d’environ 3 millions d’euros en 2017, les activités et l’organisation du pôle alimentaire doivent être transformées en profondeur pour surmonter efficacement les difficultés internes et externes qui le menacent », justifie Pierre Couderc, le directeur général d’Euralis.
En cause selon la coopérative, « la pression sur les prix exercée notamment en grande distribution » mais aussi de « nouvelles tendances » (prêt-à-manger, internet ou l’engouement pour le naturel) prisées des consommateurs, des changements auxquels « le pôle alimentaire n’est pas en mesure de répondre aujourd’hui ».
Une « sous-activité chronique »
Les sites industriels connaissent un taux de « sous-activité chronique, autour de 50 % en moyenne, et les coûts logistiques sont surdimensionnés par rapport au volume d’activité. L’activité de traiteur pour les marques distributeurs (MDD) est fortement déficitaire avec 8 millions d’euros de pertes en 2017, ce qui correspond à la quasi-totalité des pertes du pôle alimentaire », selon le communiqué.
Quant à l’activité de canard gras qui représente 47 % du chiffre d’affaires du pôle, elle a notamment été « fortement et durablement touchée par les deux épisodes de grippe aviaire de 2015 et 2016 ». Sur l’exercice 2016-2017, cette crise aviaire a entraîné une perte de 22 millions d’euros pour Euralis, autant que l’année précédente.
L’information et la consultation des représentants du personnel débuteront le 19 janvier prochain.