L’objectif est de « construire une nouvelle relation entre syndicalisme et coopération », thème d’une des tables-rondes de cette assemblée générale. Les deux années de crise que le secteur vient de connaître à la suite de la fin des quotas a en effet créé de la défiance entre les producteurs et leurs coopératives auxquelles adhèrent 90 % d’entre eux.
« Il y a aujourd’hui une exigence renforcée auprès de nos coopératives en termes de transparence, d’efficacité, de responsabilité vis-à-vis des territoires, souligne Franck Sander. Cette fin des quotas vient également bousculer notre syndicat dans ses missions, ses interlocuteurs, son organisation. »
Jouer collectif
Maintenant, « on doit avancer en jouant plus collectif, insiste-t-il. On s’est donc donné six mois à un an pour construire une interprofession davantage en phase avec la réalité et qui soit la rampe de lancement d’une véritable filière française. »
Il propose ainsi aux coopératives d’aller défendre ensemble les intérêts de la filière à la CIBE (Confédération des betteraviers européens) à Bruxelles. Avec une ligne de conduite commune définie en amont. « On est faible si on n’est pas unis. Or ce n’est pas le moment de ne pas l’être », insiste Franck Sander, qui doit encore faire valider cette proposition par le bureau de la CGB.
Les travaux de l’interprofession pourront s’appuyer sur le plan de la filière de la betterave et du sucre remis le 18 novembre dernier au gouvernement par l’AIBS. Les parties prenantes devraient être convoquées « très bientôt » par le ministère de l’Agriculture et Bercy.
Accord interprofessionnel bloqué
Le président de la CGB regrette toutefois que le fonctionnement de l’AIBS soit au final « piloté par Saint Louis Sucre » au travers du SNFS (Syndicat national des fabricants de sucre), « alors qu’il ne représente que 10 % de l’interprofession (le reste l’étant par les planteurs au travers de la CGB et des coopératives, NDLR). »
C’est ainsi que selon lui, « l’accord interprofessionnel est bloqué actuellement car le SNFS dit « non » au fait que les organisations de producteurs puissent figurer dans l’interprofession. » « On a mis les coopératives devant leurs responsabilités par rapport au SNFS », confie Franck Sander.