L’élection au conseil de surveillance de Tereos de plusieurs agriculteurs, dont celle de Gérard Clay qui avait mené la fronde en 2018 contre la gouvernance de l’époque, pourrait conduire à son élection à la présidence de la coopérative qui doit se dérouler le 15 décembre 2020. C’est en tous cas ce que craignent les syndicats de salariés du groupe réunis en intersyndical, Le président actuel Jean-Charles Lefebvre et Alexis Duval, président du directoire.

Trois « frondeurs »

Le 30 novembre 2020, au cours de l’assemblée générale de Tereos, une élection était prévue pour renouveler un tiers du conseil de surveillance de la coopérative sucrière. Ce jour-là, plusieurs agriculteurs ont été élus dont Gérard Clay, chef de file depuis deux ans et demi, de la contestation contre la gouvernance du groupe. Son élection porte à trois, le nombre des « frondeurs » au sein du conseil de surveillance de la coopérative qui compte 25 membres.

Appel à la grève dans les usines

Les trois frondeurs ne sont pas isolés et semblent avoir rallié à leurs points de vue d’autres membres du conseil de surveillance de Tereos. C’est en tout cas ce que craignent les représentants des salariés de la coopérative. En particulier, les syndicats réunis en intersyndicale ont lancé un appel à la grève dans les usines du groupe pour le mercredi 9 décembre 2020. Jean-Charles Lefebvre, actuel président du conseil de surveillance, a envoyé un courrier à l’ensemble des adhérents de la coopérative. Alexis Duval, président du directoire, s’est exprimé le 8 décembre 2020 dans le quotidien Les Echos.

 

Tous dénoncent la condamnation le 26 novembre 2020 de ces trois agriculteurs par le tribunal de Paris pour « dénonciation calomnieuse » envers Tereos après avoir déposé plainte dans l’affaire du sorbitol livré à la Syrie. L’intersyndical CGT, CFDT, FO et CGC redoutent de son côté « la fermeture d’usines et le démantèlement du groupe » ainsi qu’une fusion avec Cristal Union.

 

> À lire aussi : Le tribunal de Paris donne raison à Tereos et condamne les agriculteurs (26/11/2020)

 

Contactés par téléphone, ni Tereos, ni les frondeurs, n’ont souhaité s’exprimer. La forte mobilisation syndicale montre que l’élection devrait être très serrée.