Rendements irréguliers, prix pas toujours à la hauteur, manque de rentabilité… : les protéagineux font face depuis de longues années à un désintérêt de la part des producteurs, malgré leurs atouts agronomiques et environnementaux au sein d’une rotation.
Cette année pourtant a vu une légère progression des surfaces. Une tendance de fond ? Certains veulent y croire, notamment après l’annonce, le 1er décembre 2020, du plan de relance des protéines végétales françaises (1), qui est vu comme un « signal positif ». Ce plan vise à accélérer l’accès au marché de l’alimentation animale et à mieux exploiter celui de l’alimentation humaine, plus récent mais en pleine croissance pour répondre aux aspirations des consommateurs.
Les protéines issues des graines de pois, féverole ou lupin sont des ingrédients de plus en plus utilisés par l’industrie alimentaire comme alternatives aux protéines d’origine animale ou à celles de soja. Des filières locales ont déjà commencé à se structurer entre industriels, organismes stockeurs et producteurs (lire p. 56). Objectif : créer une dynamique et donner de la valeur ajoutée aux protéagineux locaux pour aller au-delà des marchés habituels. Reste à repenser, dans certains cas, les circuits logistiques entre les opérateurs pour diminuer les coûts.
Afin de sécuriser les approvisionnements, il est aussi nécessaire d’accompagner les agriculteurs pour améliorer les performances des cultures. Différents leviers sont possibles, à commencer par le levier agronomique pour diminuer les risques climatiques et celui des bioagresseurs. Terres Inovia regarde, par exemple, si elle peut faire évoluer ses préconisations sur les dates de semis pour éviter le stress hydrique en fin de cycle (lire p. 58). La création variétale est aussi indispensable pour répondre notamment aux critères recherchés par les industriels.
Les activités de recherche et développement dans ce domaine vont bénéficier de financements dans le cadre du plan protéines. Mais déjà, le choix a commencé à s’étoffer avec des nouvelles variétés plus riches en protéines.
Isabelle Escoffier
(1) Lire La France agricoledu 4 décembre, page 18.