Dans ce contexte d’épidémie de Covid-19, « la situation évolue tous les jours, complètement indépendante de ce qu’on avait l’habitude de faire et nous sommes obligés de réagir », a déclaré Jean-François Loiseau, le président d’Intercéréales, à La France Agricole ce 9 avril 2020. Il se veut optimiste : « Compte tenu de cette crise incroyable, la filière céréalière est opérationnelle car elle est organisée et structurée depuis longtemps, avec des OS (organismes stockeurs), des entreprises de transformation, etc. et avec des contrats. Il y a de nombreuses contractualisations avec l’alimentation humaine (que ce soit la meunerie, la semoulerie, la maïserie, les malteurs), l’alimentation animale qui permet d’assurer une sécurité dans le fonctionnement. Cela permet d’amortir le choc actuel. »

Cellule de crise

Et de poursuivre : « La filière essaie d’anticiper un certain nombre de sujets. Il y a des sujets sur lesquels nous avons une action très forte mais pour d’autres, nous devons partager les risques et les opportunités, c’est par exemple le cas des transports. Nous ne pouvons pas agir seuls sur ce secteur. »

 

Une cellule de crise a été mise en place au sein d’Intercéréales le 16 mars 2020 pour faire le point tous les deux jours sur les sujets d’actualités « afin de voir ensemble pour continuer le job. Et le job c’est quoi : produire des céréales, les collecter, les transporter, les transformer et les vendre. »

80 % du fret assuré

Au niveau des transports, la situation s’est améliorée par rapport à celle observée au début du confinement. Pour le transport fluvial, « il n’y a rien à signaler. Au contraire, ils ont augmenté un peu le transport. En ferroviaire, après une première semaine très compliquée avec une chute de 70 % du trafic, le taux de transport est maintenant de 80 %. Ce n’est pas mieux en temps normal ! La SNCF et RFF arrivent à faire un énorme boulot parce qu’on s’est mis autour de la table, ils ont compris que c’était un secteur prioritaire. »

Transport routier compliqué sur une longue distance

Le transport routier sur des petites distances (moins de 150 km) pour les produits « alimentaires » fonctionne bien sur les courtes distances (ports, meunerie, alimentation animale). « Mais la situation est plus compliquée en ce qui concerne les longues distances. Il n’y aurait pas de souci au niveau des tarifs du transport, mais un problème de prise en charge du coût du “retour à vide”, lié à l’arrêt des autres activités, notamment les carrières, le BTP... Leur reprise n’est d’ailleurs pas annoncée à court terme », souligne Intercéréales.

Assurer le cycle des cultures

Concernant les appros, les coopératives et les négoces s’organisent pour assurer la continuité de leurs services dans ce contexte sanitaire exceptionnel, leur priorité étant d’assurer le cycle de production des cultures. « Le végétal vit toujours ; heureusement, les OS font un travail remarquable avec les agriculteurs et gèrent correctement leurs appros », souligne Jean-François Loiseau. Et de préciser, qu’au-delà, « les grands groupes, très structurés, comme In Vivo, Soufflet, Vivescia, Axereal… sécurisent les achats de pondéreux comme les engrais via leur force auprès des fabricants mondiaux. »