Après les Côtes-d’Armor et le Finistère, les semaines passées, la Commissions départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA) n’a pas pu se tenir ce jeudi 4 mai 2023 en Ille-et-Vilaine. Les principales organisations syndicales et professionnelles (1) qui y siègent ont claqué la porte, à l’exception des syndicats minoritaires. La raison : ils dénoncent le projet de révision du schéma directeur régional des structures des exploitations agricoles (SDREA) proposé par l’Administration.
Pousser à la céréalisation
Principal point d’achoppement : le relèvement du seuil de déclenchement du contrôle de 62 hectares contre 20 hectares aujourd’hui. « Avec ce projet, les projets d’achat de terres pour faire des céréales ne seront plus soumis au contrôle. On va pousser à la céréalisation de la Bretagne, au détriment des éleveurs, petits ou grands, et des projets des jeunes qu’ils soient issus ou non du milieu agricole », explique Cédric Henry, président de la FDSEA 35 (Ille-et-Vilaine).
Ordre de priorité modifié
L’Administration veut également changer l’ordre de priorité du schéma actuel. « Des modifications qui vont affaiblir la possibilité pour un agriculteur de bénéficier d’une parcelle de proximité ou encore mettre l’installation aidée à titre secondaire au même niveau que l’installation à titre principal et devant la confortation ou l’agrandissement des fermes », détaille le syndicaliste.
Désengagement de l’État
La CDOA n’est pas visée car c’est une instance essentielle, selon les manifestants. Ils estiment que le projet est dangereux car elle aura encore moins de poids : « Les agriculteurs n’ont pas à subir la politique de désengagement de l’État des services publics. Le manque de personnel pour traiter les dossiers ne peut pas définir la politique agricole de la Bretagne. Le SDREA doit être au service de l’agriculture pas de l’Administration. »
(1) FDSEA, JA, chambre d’agriculture, coopération, propriétaires agricoles, forestiers, fermiers, banques, MSA, Safer, les représentants du monde économiques.