Selon les dernières estimations du ministère de l’Agriculture, 1,48 million d’hectares de maïs grain seraient cultivés en France en 2025. Il s’agit d’une superficie en baisse de 3 % par rapport à la moyenne de 2020-2024 et d’environ 8 % sur un an, après la forte hausse de l’an dernier.

« Lors de la campagne précédente, les conditions climatiques défavorables s’étaient en effet traduites par des reports des cultures d’hiver sur celles de printemps ou d’été, contrairement à cette année », précise le service de  la statistique du ministère, Agreste, dans sa note d’Infos rapides sur les grandes cultures diffusée ce mardi 13 mai 2025.

Tendance à long terme

Cette baisse s’inscrit dans une tendance de plus long terme. « Sur les dix dernières années, les surfaces de maïs grain diminuent en moyenne de 1,1 % par an, à l’image du repli global des céréales cultivées en France », ajoute le service de la statistique et de la prospective du ministère.

Évolution entre 2024 et 2025 de la superficie de maïs grain cultivée par département (©  Agreste)

Cette année, la sole de maïs grain est attendue en forte baisse dans les Pays de la Loire (–28 %), en Basse-Normandie (–24 %) et en Bretagne (–17 %), des territoires où la hausse avait été particulièrement forte en 2024. En Bretagne, le recul coïnciderait avec un rebond du blé tendre et du triticale. Seuls l’Alsace, le Centre et le Midi-Pyrénées connaîtraient une progression, qui resterait limitée.

Le maïs fourrage au plus bas depuis plus de 30 ans

Sauf reports depuis le maïs grain vers le fourrage d’ici à la fin de la campagne, la culture du maïs fourrage atteindrait en 2025 son plus bas niveau depuis plus de trente ans, à 1,21 million d’hectares. Les stocks issus de la très bonne production fourragère globale de 2024 pourraient expliquer en partie cette baisse annuelle.

En revanche, les surfaces dédiées aux semences de maïs rebondiraient de 6 % sur un an, après leur chute en 2024 (–22 %).

La culture du sorgho serait en fort recul cette année (–38 %), après le point haut de plus de trente ans atteint en 2024 à la faveur de reports importants sur cette culture d’été.

Tournesol, en baisse depuis trois ans

Avec 0,67 million d’hectares, les surfaces de tournesol reculeraient elles aussi, de 11 % sur un an, dans la plupart des grandes régions productrices. Elles accuseraient également un retrait de 14 % par rapport à la moyenne de la période de 2020 à 2024.

Par rapport à 2024, les reculs de surfaces cultivées se concentrent dans le Centre (–20 500 ha) et en Bourgogne (–10 900 ha) avec une baisse de près de 20 % sur un an, mais aussi dans le Midi-Pyrénées (–12 600 ha) et le Poitou-Charentes (–12 000 ha) où la baisse relative est plus limitée (un peu moins de 8 % sur un an).

Évolution entre 2024 et 2025 de la superficie de tournesol cultivée par département. (©  Agreste)

Sole quasi stable en pommes de terre

Les surfaces cultivées de betteraves industrielles en 2025 restent évaluées à 393 000 hectares, en repli d’environ 5 % par rapport à 2024 et inférieures de près de 3 % à la moyenne de 2020-2024. « Bien que les semis soient achevés, ce recul reste à confirmer », signale le ministère de l’Agriculture.

À ce stade, les surfaces de pommes de terre de conservation et demi-saison (172 000 ha) seraient pour leur part quasi stables sur un an (0,1 %).

À noter également que l’ensemble des surfaces de protéagineux serait stable sur un an mais à un niveau bien inférieur (–13 %) à la moyenne des cinq années précédentes. Les surfaces de pois protéagineux reculeraient ainsi de 4 % sur un an, au plus bas depuis 2014. A contrario, celles de féveroles progresseraient d’environ 10 % sur un an, se situant à plus de 15 % au-dessus de la sole moyenne entre 2020 et 2024.