La Confédération paysanne innove sur la forme. Son congrès n’ayant pas pu être organisé sous son format habituel, Covid oblige, les paysans se sont réunis les 7 et 8 juillet, chez un adhérent, improvisant un immense campement à la ferme. Une innovation dans la foulée du Salon à la ferme, organisé pour pallier l’annulation du Salon de l’agriculture.

« Ce format correspond bien plus à notre ADN », se réjouissent Marie-Pierre Répécaud et Pierre Berthet, qui accueillaient chez eux à la Ferme des pierres gardées à Velanne (Isère), qu’ils ont créée il y a six ans. Ils y cultivent des céréales qu’ils transforment en pain, et élèvent des poules pondeuses et dix vaches allaitantes. Un pur exemple de ferme « paysanne », autonome et diversifiée, entièrement autoconstruite, qui « fait vivre cinq personnes à temps plein sur 50 hectares », souligne Marie-Pierre Répécaud.

Sur le fond, le rapport d’orientation qui guidera les travaux de la nouvelle équipe accorde une large place à l’alimentation. « Nous vouons élargir la question agricole à la question alimentaire, notamment au travers d’un projet de sécurité sociale alimentaire, pour lequel pousse notre syndicat », explique Nicolas Girod, réélu pour un second et dernier mandat de porte-parole national.

Impliquer les citoyens

« Après le sentiment d’échec lié à la politique agricole commune et à la loi Egalim, on veut vraiment sortir la question de l’alimentation du microcosme agricole pour impliquer les politiques, les citoyens…, a-t-il ajouté. Cela permet de toucher à tous les sujets : le foncier, la santé, les prix… »

Le syndicat compte également s’attaquer plus fort aux accords de libre-échange. Un autre gros dossier sur lequel la Confédération paysanne reste mobilisée concerne la défense de l’élevage de plein air, asphyxié par la rigidité des normes de biosécurité.

Bérengère Lafeuille