Pour une exploitation moyenne, produisant 580 000 l par an, le différentiel d’EBE de l’atelier laitier entre les meilleurs et les moins bons représente 60 000 € sur l’année. C’est ce qui ressort de la dernière étude Xpertia, d’après les chiffres de la campagne 2018-2019, sur 525 élevages du Morbihan, des Côtes-d’Armor et du Finistère, conventionnels ou bio.
« L’objectif est de comprendre les différences d’efficacité entre les élevages suivis par Cogedis et BCEL Ouest, afin d’améliorer l’EBE. Nous revenons à des écarts d’EBE similaires à l’avant-crise laitière de 2016, soit 110 €/1 000 l. Depuis, le différentiel était d’environ 75 €/1 000 l », explique Samuel Danilo, responsable technique Xpertia. Il souligne qu’en période difficile, tous les élevages ont tendance à serrer la vis pour réduire les coûts de production. Mais quand le prix du lait remonte, la technicité fait toute la différence entre les bons, maîtrisant toujours leurs charges, et les autres.
Maîtrise des charges
Avec un écart de 15 €/1 000 l sur les produits, ce n’est pas le prix du lait qui explique la différence entre les EBE ++ et les EBE-, mais la gestion des charges. Les charges opérationnelles présentent un écart de 52 €/1 000 l (35 € l’an passé) : 14 € pour les fourrages, 11 € pour les concentrés, 18 € pour le renouvellement et 9 € pour les autres charges. « Au cours d’une année fourragère difficile, comme 2018-2019, les plus efficaces ont maintenu leur niveau d’étable tout en réduisant leurs coûts fourragers et alimentaires. Contrairement aux EBE-, qui ont dépensé 7 € de plus que l’an dernier. » à quantité de concentrés distribuée équivalente (130 g/kg), les meilleurs obtiennent une moyenne d’étable supérieure de 700 kg/VL. L’écart est de 43 €/1 000 l sur les charges de structure, contre 34 € l’an dernier. Le poste « matériel et mécanisation » est la principale source de dépenses avec la hausse du carburant. Quant au personnel, il coûte cher s’il n’améliore pas la productivité du travail.
Isabelle Lejas
(1) Cogedis et BCEL Ouest.