Dans un communiqué de presse paru le 19 mai 2022, France Grandes Cultures invite les « producteurs en grandes cultures qui le souhaitent à se rapprocher de leurs organismes stockeurs pour demander une renégociation à la hausse de leurs contrats à terme ». Ceci dans l’objectif que « le conseil délibère sur une modification des modalités de détermination du prix des apports » des produits agricoles.
La raison : les céréaliers ont « réalisé des dépenses beaucoup plus importantes que ce qui était prévu pour mettre leurs parcelles en culture cette année », du fait de la hausse du prix des intrants, engrais en tête, et des carburants.
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Le coût de production moyen grimpe à 250 €/t
FGC chiffre ainsi à 250 €/t le coût de production moyen en 2022 dans l’hypothèse où les rendements de cette année se situent dans la moyenne des cinq dernières années. Or selon le syndicat, le coût de production moyen sur ces 10 dernières années s’élève à environ 200 € la tonne, là où le prix de vente moyen est à 170 € d’après l’OFPM (Observatoire de la formation du prix et des marges).
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« Ainsi, les contrats de vente des récoltes avant moisson qui ont été passés cette année, et particulièrement ceux qui ont été signés avant le mois d’octobre, obligent de nombreux producteurs à livrer une partie de leur récolte vraiment très en dessous des coûts de production », juge France Grandes Cultures.
Dans ce contexte, l’organisation syndicale estime nécessaire que « les producteurs mis en difficulté par les décisions politiques qui découlent de la guerre en Ukraine puissent répercuter leurs hausses de charges sur les contrats passés avant la moisson, à des prix qui se révèlent aujourd’hui extrêmement bas. »
Pas de renégociation possible selon la Coopération agricole
Selon le syndicat agricole, « l’aval agricole peut répercuter les variations de ses coûts de production jusqu’au consommateur final », comme cela est possible entre les industriels de l’agroalimentaire et la grande distribution. Mais Intercéréales aurait expliqué à FGC « qu’aucune généralisation de la renégociation n’était envisageable, et qu’il fallait donc que chaque contrat soit renégocié directement avec son négoce ou son organisme stockeur. »
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Sauf que du côté de La Coopération Agricole métiers du grain, on estime qu’aucune renégociation n’est prévue, le secteur n’entrant pas dans le champ de la loi Egalim. « Quand un agriculteur vend à prix ferme, la coopérative n’a aucune capacité juridique de revenir sur le prix fixé », insiste Antoine Hacard, président de La Coopération Agricole métiers du grain.
Et de rappeler : « Nous avons la mission d’accompagner les adhérents dans la gestion du risque pour qu’ils ne prennent pas prendre de positions inconsidérées à des prix plus bas. Les coopératives proposent des mécanismes sécurisés de prix de campagne. »