Si les premières pensées de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) vont à « leurs collègues producteurs » installés sur les zones de guerre, les retombées économiques du conflit russo-ukrainien suscitent également de vives inquiétudes.
La filière laitière française va « pâtir de la déstabilisation globale des marchés (céréales, engrais, énergie…), soulève Ghislain de Viron, premier vice-président de la FNPL, ce 1er mars 2022 sur le Salon international de l’agriculture (Sia). Nous ne savons pas où cela va nous mener, mais la hausse des charges risque de s’amplifier » dans les élevages et chez les transformateurs.
Négociations commerciales capitales
La fin des négociations commerciales intervient dans un contexte tendu, où les marges des différents maillons de la filière laitière sont mises à mal. « Il faut trouver une meilleure valorisation pour nos produits », insiste le représentant syndical. L’enjeu de ces premières négociations post-Egalim 2 lui paraît donc « plus important encore » qu’à l’habitude.
Et pourtant. « peu d’entreprises communiquent officiellement sur les accords tarifaires passés avec la grande distribution, déplore Ghislain de Viron. Une grande part d’ombre subsiste. »
« Nous encouragerons et accompagnerons les organisations de producteurs (OP) souhaitant saisir le comité de règlement des différends, souligne Yohann Barbe, le trésorier de la FNPL. Le but étant notamment de vérifier que la non-négociabilité du prix de la matière première agricole et des coûts de production des éleveurs a bien été respectée au cours des négociations.
L’inflation battant son plein, « il faut déjà rouvrir les négociations ». Thierry Roquefeuil, le président du syndicat, « prépare déjà le coup d’après » : « Certains éleveurs se posent la question de vendre leurs céréales ou de les distribuer au bétail. Il ne faudrait pas que le doute subsiste trop longtemps. »