Avec des températures qui ont avoisiné ces derniers jours 12 à 16 °C selon les régions, les conditions climatiques sont plutôt favorables au charançon de la tige, premier ravageur visible en sortie hiver sur colza. Actifs dès 9 °C, les insectes sont susceptibles de se déplacer massivement lorsque le mercure atteint 12 à 13 °C.

Pas de seuil d’intervention

Pour détecter les vols, Terres Inovia recommande de mettre en place des cuvettes jaunes, de manière à ce que leur fond soit à la hauteur de la végétation. Il est conseillé d’installer au moins deux pièges sur le bord du champ le plus proche d’une ancienne parcelle de colza. Attention toutefois, car si les cuvettes permettent de détecter l’arrivée de l’insecte de fin janvier jusqu’à la fin montaison, elles n’ont plus d’utilité une fois l’insecte installé dans les parcelles. De plus, cet outil ne permet pas de préjuger de l’intensité de l’infestation. Pour la connaître, il faudra consulter le bulletin de santé du végétal de votre zone.

L’institut technique rappelle, par ailleurs, que la meilleure stratégie est de se débarrasser des adultes avant qu’ils ne pondent, soit huit à dix jours après les premières captures. « En cas d’arrivée précoce avant la reprise de végétation, il faut attendre avant d’intervenir, afin de cibler un maximum d’insectes », ajoute Terres Inovia. En effet, pour ce coléoptère, il n’existe pas de seuil d’intervention.

En outre, les résistances aux pyréthrinoïdes tendant à se développer (sur pucerons, méligèthes, charançons du bourgeon terminal et, depuis 2015, sur altises), il est préférable de ne pas utiliser au printemps plus de deux insecticides au mode d’action similaire, même contre des insectes différents, afin de limiter la pression de sélection.

Céline Fricotté