: « Certains producteurs impactés sont aujourd’hui dans l’incapacité d’entrer dans les parcelles pour détruire le colza », explique Arnaud Rousseau.
Dans l’Est, il a beaucoup plu et neigé la semaine dernière et les champs sont impraticables pour encore longtemps. Par ailleurs, la question de la culture de remplacement se pose, en fonction de la date de destruction du colza : « Ce sera vraisemblablement du maïs, mais certains agriculteurs ne peuvent pas en faire car leurs sols sont trop argileux ou parce qu’ils ne sont pas équipés », développe le président de la Fop.
« Nous souhaitons que la DGAL prenne en compte les cas où il ne sera pas possible d’implanter de cultures avant le 15 mai, afin de ne pas avoir de problèmes administratifs ensuite », poursuit Arnaud Rousseau.
Indemnité unilatérale pas acceptable
Deuxième problème posé : celui du financement. « Il a été proposé une indemnité de 2 000 euros mais nous n’avons pas le détail du calcul, regrette Arnaud Rousseau. Et ce montant ne prend pas en compte le potentiel des terres sur lequel le colza a été implanté. Nous réfutons donc ce montant d’indemnité unilatéral. »
Si la Fop demande aux agriculteurs touchés de suivre l’injonction de la DGAL de détruire les colzas, elle souhaite « se mêler au protocole ». « Nous demandons une indemnité immédiate mais aussi que le dossier reste ouvert car l’exposition au risque peut durer plusieurs années », insiste-t-il. Et de poursuivre : « Si l’agriculteur signe le protocole et reçoit l’indemnité, il renonce à tout recours ultérieur : cela est inacceptable. Car personne ne peut connaître les conséquences sur certains cahiers des charges par exemple. »
La Fop a ainsi demandé à Bayer de suspendre le passage des experts chez les producteurs de colzas concernés, « le temps d’avoir un accord global » sur le protocole de destruction. » « Il faut que les droits des agriculteurs soient garantis », pointe Arnaud Rousseau, conscient toutefois que « le temps presse ». Et de demander « qu’on mette les organismes stockeurs autour de la table ».
Selon Arnaud Rousseau, le troisième problème est d’ordre politique : « Le seuil européen de zéro tolérance d’OGM pour les semences n’est pas réellement tenable », juge-t-il, craignant que cette affaire « mette KO l’industrie européenne des semences ».
La FNSEA et la Fop ont publié mercredi en fin d’après-midi un communiqué expliquant que « les producteurs veulent des garanties ».