Arnaud Rousseau, le président de la Fop, a salué « la résurgence bienvenue de la souveraineté alimentaire » dans la sphère politique. Cela s’est notamment traduit par la mise en place du plan protéines tant attendu, avec une enveloppe de près de 100 millions d’euros.
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Augmentation significative en deux ans
Pour clôturer cette assemblée générale, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture a fait part de son intérêt pour la filière, et l’amélioration de l’autonomie protéique de la France. « Notre ambition est claire, a-t-il assuré. Vous donner les moyens d’obtenir des résultats à court terme. Autrement dit, vous donner les moyens d’accroître de manière significative les surfaces protéiques cultivées dans les deux prochaines années. » Les mesures opérationnelles contenues dans ce plan protéines devraient être présentées dans le détail « dans les tout prochains jours. »
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Facteurs de production
« L’État affiche sa volonté d’accroître notre souveraineté protéique, mais en même temps, tout est fait pour mettre à mal nos productions d’oléoprotéagineux, clé de voûte de la diversification et de la transition agroécologique », est intervenu un agriculteur. Éventuel retrait des variétés tolérantes aux herbicides (VTH), interdiction du glyphosate, difficulté de création des retenues collinaires, restriction de fertilisation en zone vulnérable… Plusieurs mesures « mal calibrées » ont été évoquées.
L’articulation des cultures des oléoprotéagineux avec la protection des pollinisateurs cristallise également des tensions. « On ne réussira pas le plan protéines sans le phosmet », a affirmé Arnaud Rousseau, qui a aussi indiqué que le plan pollinisateur en préparation « ne convient pas » à la Fop. À cela s’ajoute le plan de prévention de la filière betteravière, qui pourrait prévoir des restrictions d’implantation de cultures mellifères après des betteraves traitées aux néonicotinoïdes : la Fop estime qu’un quart des colzas se trouvent sur une zone betteravière.
Biocarburant critiqué
Par ailleurs, Arnaud Rousseau a affirmé qu’il n’y aura « pas de plan protéines sans les biocarburants », dont les premières générations sont régulièrement critiquées, notamment à l’échelle de l’Union européenne. Au contraire, la Fop se positionne pour une accélération, et demande notamment la reconnaissance du critère 1 des véhicules roulant au B100. Pour le président de la Fop, « le biodiesel a un avenir » bien qu’il ait besoin de soutien, et « les débouchés existent ». Il souligne que « Saipol a redressé la barre ».
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La gestion de l’eau, « mère de toutes les batailles »

Le ministre de l’Agriculture estime que regagner en souveraineté, « c’est aussi se prémunir contre les risques », en particulier ceux liés aux aléas climatiques. Selon lui, la solution passe d’abord par une meilleure gestion de l’eau. « C’est la mère des batailles », a-t-il assuré. À ce sujet, il a annoncé être en train de mettre en place au sein du ministère « une organisation spécifique pour accélérer les projets de gestion d’eau, dans la concertation ».
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Julien Denormandie a également mis l’accent sur « les avancées de la loi Asap, qui sont très importantes pour simplifier le cadre de concertation ». Il estime que cette dernière est « absolument nécessaire », mais qu’elle ne peut pas durer « près d’une décennie ».
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