Lancé en 2014 sur blé tendre, blé dur, blé de force, orge et triticale, l’outil de pilotage N-Pilot de Boréalis L.A.T., premier fournisseur d’engrais en France, est désormais disponible sur colza. « Cette nouvelle fonctionnalité a été développée avec l’institut technique Terres Inovia depuis deux ans, a précisé Édouard Minier, agronome chez Boréalis L.A.T., lors d’une conférence de presse le 15 novembre. Terres Inovia a mis à profit son expertise technique et son large réseau d’essais pour tester, valider le modèle et offrir des recommandations de dose d’azote grâce au lien avec la réglette azote colza. »

Complémentaire de la réglette azote colza

Le N-Pilot mesure la réflectance (la proportion de lumière réfléchie par la surface de la plante) et estime ainsi la biomasse des colzas en entrée et sortie d’hiver. Le capteur est relié à une application sur smartphone qui permet ensuite d’aller jusqu’au conseil d’azote à apporter grâce à la réglette azote colza de Terres Inovia. Les données sont ensuite transmises à une plateforme web : www.n-pilot.com.

 

Dix à quinze minutes suffisent pour établir un diagnostic. « La facilité de mise en place et la multiplication des mesures permettent de remplacer la technique manuelle de pesée contraignante et peu représentative », estime Fabien Lagarde de Terres Inovia. Selon lui, moins de 20 % des surfaces de colza font l’objet d’un conseil de fertilisation par capteur embarqué (drone, avion ou satellite) permettant l’accès à un conseil modulé utilisant la Réglette azote colza.

 

« L’outil N-Pilot, en étant moins coûteux et plus facile et rapide d’utilisation, permettrait de développer les surfaces qui ont accès à un conseil de fertilisation, estime Édouard Minier. D’autant que cette technologie le distingue de ses concurrents dans les cas de colzas à fort développement végétatif (jusqu’à plus de 3,5 kg/m²) où l’outil se révèle plus précis dans l’estimation de biomasse. »

Un enjeu économique

« Au sein d’une même parcelle, la dose d’apport d’azote peut varier de plusieurs dizaines d’unités, rappelle Fabien Lagarde. Surfertiliser sa parcelle, c’est dégrader son bilan d’émission de gaz à effet de serre, une teneur en huile plus faible — pour 50 u en trop, c’est 0,5 point d’huile en moins ! — et donc une marge dégradée. Sous-fertiliser c’est une production en baisse non compensée par la légère augmentation de la teneur en huile et une marge non optimale. »

 

Concrètement, un agriculteur, un groupe d’agriculteurs, une chambre d’agriculture, une coopérative ou un négoce peut acheter cet outil qui coûte 2 200 € HT sans smartphone et 2 500 € HT avec. Aujourd’hui, 2 400 agriculteurs utilisent cet outil sur 80 000 ha. « Les surfaces ont doublé entre la première et la deuxième campagne d’utilisation, précise Édouard Minier. Nous espérons le même développement pour cette campagne grâce au colza. » « D’autant qu’avec les conditions d’implantation difficiles, les agriculteurs doivent être particulièrement vigilants sur la gestion de l’azote », précise Fabien Lagarde.