La production mondiale d’œufs a été multipliée par quatre en cinquante ans, avec une croissance de 25 % au cours de la dernière décennie, selon le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO). « Elle est aujourd’hui estimée à 1 700 milliards d’œufs, a déclaré le vice-président de l’interprofession, Loïc Coulombel, lors d’une conférence tenue le 29 mars 2025. Quelque 55 000 œufs sont produits chaque seconde. »

La Chine est le premier producteur, représentant à elle seule 34 % de la production en 2023. « Elle compte également pour un tiers de la consommation », précise Loïc Coulombel. L’Inde arrive en deuxième position avec 9 % de la production mondiale. Longtemps tourné vers l’exportation, le pays voit sa consommation intérieure progresser : il y a vingt ans, un habitant consommait en moyenne 30 œufs par an, contre environ 62 aujourd’hui. La troisième place est occupée à parts égales par l’Union européenne, les États-Unis et l’Indonésie, chacun contribuant à hauteur de 7 % à la production mondiale.

Dans ce paysage international, la France tient une place de premier plan. « Elle demeure le principal producteur en Europe, devant l’Allemagne et l’Espagne », souligne le vice-président du CNPO. La consommation y connaît également une progression soutenue : au premier trimestre de 2025, les achats en grandes surfaces ont augmenté de 4,2 % par rapport à la même période en 2024, prolongeant la dynamique observée en 2024 (+4,7 %) et en 2023 (+3,9 %). Depuis 2023, ce sont 300 millions d’œufs supplémentaires qui sont écoulés chaque année dans les points de vente, portant les achats des ménages à 7 milliards d’unités pour l’année 2024.

Déséquilibre entre offre et demande

Cet engouement pour l’œuf révèle toutefois les limites du dispositif de production national. Malgré une hausse de 3,4 % entre 2022 et 2023, la production s’est stabilisée en 2024, atteignant environ 15,4 milliards d’œufs, soit un léger recul de 0,4 % par rapport à l’année précédente. Cette stagnation, combinée à une demande intérieure toujours dynamique, crée un déséquilibre.

« La balance commerciale se redresse », rassure Loïc Coulombel. Après avoir chuté en 2022 en raison de l’influenza aviaire, elle montre aujourd’hui des signes d’amélioration, notamment grâce à la progression des exportations d’ovoproduits. En 2024, le déficit commercial s’établit à 17 000 tonnes, contre 23 000 tonnes en 2023 et 43 000 tonnes en 2022. En cumulant œufs coquille et ovoproduits, les volumes exportés ont augmenté de 20 %, tandis que les importations n’ont progressé que de 13 %.

Loïc Coulombel nuance toutefois : le taux d’approvisionnement du marché national « n’est pas encore revenu à 100 %. Notre objectif est d’atteindre 102 %, afin de répondre à la diversité des besoins tout au long de l’année. Actuellement, il se situe à 98,6 %. »