C’est le dossier qui fâche : financer les 36 millions d’euros annuels qui permettent de ne plus broyer les poussins mâles dans la filère française des œufs. « Des discussions sont en cours. Il nous faut trouver des solutions dans un délai tendu », rapporte Yves-Marie Baudet, président du Comité national de la promotion de l’œuf (CNPO), lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 octobre 2024.

L’accord interprofessionnel qui court jusqu’au 30 novembre prochain, prévoit le prélèvement d’une cotisation par les centres d’emballage sur les ventes des enseignes de distribution. Les fonds sont ensuite reversés au CNPO, qui se charge d’indemniser les couvoirs. Mais les distributeurs ne l’entendent plus de cette oreille. « Nous appelons à ce que les autres filières prennent leur part », explique Hugues Beyler, directeur de l'agriculture et des filières à la Fédération du commerce et de la distribution.

Demande de rendez-vous avec la ministre

Pour sa part, Brice De Bisschop, éleveur et représentant la Confédération française de l’aviculture (CFA), exprime son « incompréhension » de « devoir changer quelque chose qui fonctionnait ». Sa crainte ? « Que le coût de l’ovosexage soit uniquement supporté par les éleveurs ». Alors qu’Huges Beyler considère que le financement de l’ovosexage n’est pas prioritaire par rapport au besoin de construire de nouveaux poulaillers en France, Brice De Bisschop souligne que ce dossier « joue sur l’attractivité du métier ».

« Il faut que l’on parvienne à un consensus pour sécuriser ce financement-là. L’ovosexage fait partie du label « Œuf de France », reprend Yves-Marie Baudet, qui rappelle que « l’échéance du 30 novembre arrive vite ». Pour atteindre son objectif, le président du CNPO compte aussi échanger avec Annie Genevard, ministre de l’Agriculture. « Une demande de rendez-vous a été envoyée sur ce sujet spécifique, et nous sommes en relation étroite avec les services de l’État », précise-t-il.