Après une quinzaine d’années d’expérience en vente directe, Éric Pineau, éleveur de charolais dans le Maine-et-Loire, a décidé de se lancer sur internet avec l’aide de son fils, Antoine. Leur objectif : développer leur propre réseau de distribution pour valoriser les bêtes « 30 % plus cher que sur le marché. »
Livrer par Chronofresh
Pour fidéliser la clientèle, « il ne faut pas se louper sur la qualité », admet Antoine, qui gère la commercialisation (lire encadré). Autant sur la viande (son père a mis au point son cahier des charges) que sur la prestation. À la commande, qui se fait en ligne, tout comme le paiement, les colis sont personnalisables (5, 10, 15 ou 20 kg), en obligeant toutefois d’avoir moitié de viande à « cuisson rapide » et moitié à « cuisson lente », afin d’écouler toute la carcasse.
Et pour garantir la fraîcheur, pas de stock : « Nous avons opté pour le service de livraison de Chronofresh qui récupère les colis dès leur sortie de chez le boucher et les livre à J + 1 chez les clients. » Cette prestation, version alimentaire de Chronopost, coûte cher. Jusqu’à plus de quarante euros selon le poids et la destination des colis. Le prix de la tranquillité, selon Antoine, qui apprécie de pouvoir « se dédouaner de la responsabilité de la chaîne du froid. » Les clients participent aux frais de port à hauteur de 22 euros.
Entre 400 et 500 kg de viande partent ainsi tous les mois aux quatre coins de la France, l’équivalent d’un bœuf et d’un veau. Les prix de vente varient de 127 € ou 137 € le colis bœuf ou veau de 5 kg (le plus demandé), à 487 € ou 497 € pour ceux de 20 kg. Les Pineau ont prévu de doubler les ventes à partir d’avril, pour répondre à une demande grandissante. Mais sans aller plus loin : « C’est en proposant un produit premium plutôt qu’en jouant sur les volumes que nous nous y retrouvons », insiste-t-il. Ses clients sont avant tout des retraités ruraux avec un pouvoir d’achat conséquent. « Ils achètent chez nous car ils ne disposent pas d’offre en viande de qualité autour de chez eux », explique Antoine. Et la livraison à domicile les comble. En revanche, ils réclament une offre plus large de produits. Éric et son fils réfléchissent à des partenariats avec d’autres producteurs, en porc et volaille notamment. Car il faut toujours satisfaire la clientèle !