Un an seulement après leur démarrage, les magasins O’Tera de Bretigny (Essonne), Coignières (Yvelines) et Saint-Maximin (Oise) ont baissé le rideau, le 16 novembre, en raison de leurs mauvais résultats. Le modèle de commerce alimentaire fondé sur la proximité avec les producteurs et artisans locaux, sans centrale d’achat, était pourtant plein de promesses.

« Les gens étaient contents d’y trouver du local et de la transparence sur les prix. » Isabelle Desforges leur livrait entre deux et quatre palettes de légumes deux fois par semaine. « A Coignières, nous avions entendu que ça ne prenait pas, dit-elle. Mais à Bretigny, les chiffres nous semblaient encourageants. Quant à Saint-Maximin, il a ouvert seulement en début d’année. »

Un mois de préavis

Séduits par la démarche, les fournisseurs locaux en ont profité pour augmenter leurs volumes. C’est donc avec stupeur qu’ils ont appris, mi-octobre, que l’aventure était terminée. « Nous avons reçu une lettre recommandée avec accusé de réception, il y a un mois, lâche Richard Priou, éleveur de volailles en Essonne, fournisseur d’une centaine de poulets par semaine. Je vais diminuer mes lots en attendant de retrouver un débouché. »

Salariés licenciés, producteurs et artisans remerciés et clients prévenus sans délai sur les réseaux sociaux, O’Terra laisse un goût amer. En guise d’explication, le directeur général, qui n’a pas donné suite à nos demandes d’interview, a laissé un message sur internet à destination de ses ex-partenaires. Il pointe le poids des charges financières et les mauvais résultats de ces magasins, qui pèsent sur le reste du groupe.

En 2018 et 2019, O’Tera était passé de quatre à huit nouveaux sites, dont trois en région parisienne. Chaque nouveau magasin, en location sur son emplacement, nécessite un million d’euros d’investissement et l’embauche de quinze à vingt personnes.

Pauline Bourdois