« L’année dernière, les achats de produits alimentaires festifs ont baissé en volume, en raison de l’inflation et d’un contexte anxiogène », rapporte Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), lors d’une conférence de presse ce mardi 26 mars 2024, à Paris. Le foie gras n’échappe pas à cette tendance.

Volumes en baisse, chiffre d’affaires maintenu

Lors de la saison festive de 2023, du 9 octobre au 31 décembre, tous circuits de distribution confondus, les ventes ont reculé de 10,7 % en volume, mais se sont stabilisées en valeur (+0,2 %), par rapport à 2022. « Par rapport à 2019, c’est un recul de 19 % en volume, mais une progression du chiffre d’affaires de 12 % », calcule la directrice du Cifog.

Fait marquant l’an passé, les achats de foie gras de dernière minute ont été nombreux. « La semaine de Noël est prépondérante, souligne Marie-Pierre Pé. Elle représentait 35,9 % des volumes de la saison, soit une hausse de 5,2 % par rapport à 2022 ».

La profession regrette toutefois que le foie gras ne soit pas plus précocement disponible dans les linéaires. « Si nos produits étaient disponibles dès le début du mois de décembre, 74 % des acheteurs en grande distribution seraient prêts à passer à l’achat », avance Marie-Pierre Pé.

Balance commerciale déficitaire

Du côté du commerce extérieur, l’année 2023 est à oublier. « La balance commerciale est déficitaire de 3,53 millions d’euros, alors qu’elle était historiquement excédentaire d’environ 50 millions d’euros. Cette situation n’était pas survenue depuis les années 1990. » Selon Marie-Pierre Pé, « les exportations de la France sont freinées depuis le dernier trimestre de 2023 en raison des blocages liés à la vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène ».

C’est notamment le cas du Japon, le plus important marché à l’exportation de la filière française. Le pays du Soleil levant avait « anticipé ses achats avant la mise en place de la vaccination. Depuis l’automne, il a fermé ses portes », rapporte la directrice du Cifog. Depuis quelques mois, le Royaume-Uni adopte la même position. « On risque d’accuser le coup en 2024 », craint Marie-Pierre Pé.