La création d’un chemin doit-elle se faire au détriment des intérêts de l’exploitant ? Au vu de la relation construite entre la commune de Parfouru-sur-Odon et Arnaud Harel, ces derniers vous diront que non. Le Centre communal d’action sociale (CCAS) loue 9 ha de terres, au cœur de la vallée de l’Odon, à l’éleveur laitier installé en agriculture biologique. Appliquant les conditions du bail notarié qu’ils ont conclu, les deux parties œuvrent à la création et à l’élargissement de chemins.
Frais communs
« Un de nos objectifs est de faire le tour du village au travers des chemins de randonnée existants ou à créer », raconte Hubert Mouchel. Cette volonté exprimée du premier adjoint au maire dépasse les limites de la commune de 200 habitants. « Nous travaillons au niveau du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) pour que les communes puissent être reliées entre elles grâce à la création ou l’aménagement de chemins », explique David Piccand, maire de Parfouru-sur-Odon depuis 2014. Même si celui-ci admet que la question des chemins n’a pas été le « seul sujet à l’égard de tout ce qui a été mis en place autour de la reprise des terres », elle s’est immiscée de « manière naturelle ».
Deux chantiers ont été ciblés. Le premier concerne la création d’un chemin au milieu d’une double-haie d’une largeur de deux mètres et traversant les parcelles. « L’intérieur de la double-haie est nettoyé par l’employé communal. L’idée est de créer un chemin étroit sans abattre les arbres qui ont poussé au milieu. Les promeneurs les contourneront », indique David Piccand.
De son côté, Arnaud Harel s’estengagé à prendre à sa charge l’élagage autour de l’assiette du futur chemin. En contrepartie, il a été convenu avec la mairie d’un fermage minoré pendant trois ans.
Prenant pour support le plan cadastral, le maire présente le second chantier qui aboutira à l’aménagement d’un chemin « devenu un cul-de-sac à la suite du dernier remembrement. Nous avons étudié avec Arnaud la possibilité de gratter sur la parcelle l’équivalent d’une bande de deux ou trois mètres de large pour prolonger le passage. »
Respect du grand public
Interrogé sur la réduction de sa surface cultivable, éligible aux aides de la Pac, l’éleveur n’y voit pas de difficulté. Il est convaincu que ces travaux participent à la nécessaire communication avec le grand public sur le métier d’agriculteur. « Si nous voulons que le consommateur nous respecte, il faut aussi le respecter. »