Alors que la chasse au sanglier est ouverte de nouveau depuis le 15 août 2023, l’usage de la chevrotine pourrait être élargi. Un projet d’arrêté dont la consultation publique a pris fin le 7 août 2023 prévoit d’autoriser sous conditions l’emploi de la chevrotine pour le tir du sanglier en battues collectives.

Ce serait aux fédérations départementales des chasseurs d’en faire la demande à leur préfet avant que ce dernier ne formule une proposition en ce sens au ministère de la Transition écologique qui sera le dernier décideur.

La Corse et les Landes l’ont déjà expérimenté

Pour autant, tous les départements ne pourront accéder à cette dérogation puisque le projet d’arrêté vise ceux à « la forte densité végétale ou des secteurs à densité importante en matière d’infrastructures ou de constructions ne permettant pas toujours les tirs sécurisés par balle ». C’est notamment le cas des deux départements corses et des Landes qui avaient déjà eu l’occasion d’expérimenter cette mesure durant la dernière saison de chasse. Leurs autorisations viennent d’ailleurs d’être renouvelés pour la saison de chasse 2023-2024 dans deux arrêtés publiés au Journal officiel du 15 août 2023.

Parmi les autres conditions prévues figurent le nombre minimal de sept participants à la battue collective et l’interdiction que la distance entre le tireur et l’animal n’excède 15 mètres. Seules les chevrotines comprenant 21 grains, dont le diamètre des grains est compris entre 6,20 mm et 6,30 mm et sans billes d’acier, pourront être employées.

« Une meilleure indemnisation des agriculteurs »

Pour atteindre l’objectif d’une diminution de 20 % à 30 % des surfaces de dégâts de gibier sur les cultures agricoles en trois ans, le projet d’arrêté prévoit d’autres mesures. Le gouvernement veut notamment faciliter les prélèvements de sangliers en permettant, en cas de nécessité, le tir autour des parcelles agricoles en train d’être récoltées.

Un projet de décret dont la consultation publique s’est clôturée le 7 août 2023 doit également suivre pour étendre la période de la chasse individuelle aux sangliers. Elle pourrait être autorisée entre avril et mai et uniquement en cas de dégât et sur autorisation préfectorale. Ce même texte doit aussi permettre d’atteindre « une meilleure indemnisation des agriculteurs, notamment en réduisant les seuils d’indemnisation » et en « modernisant » les procédures.

Certaines de mesures prennent leur source dans des accords entre l’État, la fédération nationale des chasseurs et les syndicats agricoles datant du printemps.