La collecte de blé tendre française a été réajustée à 37 millions de tonnes (Mt) et les exportations vers les pays tiers sont prévues à 9,5 Mt. Au cinquième mois de la campagne, la France a exporté 3 Mt de blé tendre à destination des pays tiers, dont 1,8 Mt pour l’Algérie, qui est de très loin la première destination française. Viennent ensuite le Maroc, avec 203 000 tonnes, et Cuba, avec 185 000 tonnes. Des chiffres qui « soulignent la dépendance de la France pour les débouchés algériens », fait ressortir Olivia Le Lamer, adjointe au chef de l’unité des grains et du sucre chez FranceAgriMer.

Exportation de blé « hard » vers l’Arabie Saoudite

Pour la première fois de son histoire, la France va exporter 55 000 tonnes de blé de qualité « hard » (12,5 % de protéines, PS de 77 kg/hl, Hagberg de 270 s, 26 % de gluten humide) vers l’Arabie Saoudite. « Il s’agit d’un événement ponctuel lié à la qualité excellente des blés français 2017 », souligne Olivia Le Lamer. En général, les blés français ne répondent en effet pas au cahier des charges demandé par l’Arabie Saoudite. La France avait déjà exporté lors des campagnes antérieures du blé vers l’Arabie Saoudite, mais de qualité « soft ». Pour cette année, les opérateurs tablent sur un potentiel d’exportation de 300 000 à 400 000 tonnes de blé hard vers l’Arabie Saoudite d’ici à juin 2018.

Des blés allemands dégradés

Alors qu’en Europe, l’Allemagne se partage habituellement le marché saoudien, avec la Pologne et les pays baltes, le pays fait face à une récolte de blé à haute teneur en protéines, certes, mais de qualité dégradée. En moyenne, le taux de protéines des blés allemands est de 13 % (contre 12,6 % l’an dernier), mais le temps de chute de Hagberg est inférieur à 220 s dans 20 % des cas, contre 11 % en 2016 et 3 % en 2015, selon les résultats qualité de la récolte de 2017 de l’Institut de recherche allemand Max Rubner.

Orges à destination de l’Afrique du Nord

Les embarquements d’orges poursuivent également leur lancée, avec une accélération de la dynamique d’exportation. Au 11 décembre, 950 000 tonnes ont été embarquées, répartis entre la Chine, l’Arabie Saoudite et le Maroc. « Pour décembre, on constate néanmoins une réorientation des flux vers l’Afrique du Nord, précise Olivia Le Lamer. Il n’y a en effet pas eu de départs de bateaux vers la Chine ces dernières semaines ». La France prévoit d’exporter au total 3,3 Mt d’orge vers l’Union européenne et 3,4 Mt vers les pays tiers, pour une collecte de 10 Mt.

Production de maïs revue à la hausse

Les prévisions d’échanges de blé dur sont quasi inchangées depuis le mois dernier, avec des exportations vers l’UE à nouveau revues à la baisse (–50 000 tonnes), à 900 000 tonnes. En maïs, la production a été revue à la hausse (+535 000 tonnes), à 13,2 Mt. Les utilisations du maïs en alimentation animale sont abaissées de 100 000 tonnes, en raison d’une meilleure compétitivité du blé tendre.

Adèle Magnard