Trois ans après la création de la démarche « Zéro résidu de pesticides » (ZRP), portée par le Collectif Nouveaux Champs, le bilan est positif : « 36 espèces sont labellisées, et 155 références sont disponibles (dont une majorité en fruits et légumes) », rapporte Gilles Bertrandias, représentant du Collectif, le 10 mars 2021.

 

Depuis son lancement, 83,3 millions d’UVC (unités de vente consommateur) ont été vendues. Plus de 600 producteurs sont engagés dans la démarche qui représente près de 4 700 hectares.

Une réduction de l’IFT de 48 %

Pour rappel, les producteurs inscrits dans la démarche ZRP s’appuient sur une « approche systémique économe en pesticides » : ils utilisent des combinaisons de méthodes culturales, dans le cadre de la protection intégrée, et s’autorisent en dernier recours certains phytos.

 

« En 2020, la diminution moyenne de l’IFT (indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires) sur les fruits et légumes labellisés est de – 48 % par rapport à des parcelles conduites en conventionnel raisonné chez les mêmes producteurs (-53 % en 2019) », indique Gilles Bertrandias.

 

Tous les lots sont rigoureusement contrôlés en laboratoires et doivent garantir l’absence de résidus pour chaque substance active, dans la limite de quantification. « Le budget des analyses dépasse les 3 millions d’euros, explique-t-il. 15 % des analyses se sont révélées non-conformes par rapport à la promesse, souvent à cause d’un seul résidu, et les lots ont été déclassés ». 95 % des ventes sont réalisées sur le circuit de la grande distribution, le principal débouché des produits ZRP.

Reconnaissance par le ministère en cours

Le Collectif a par ailleurs fait le choix de s’appuyer sur le socle HVE (haute valeur environnementale) : à ce jour 54 % des producteurs ZRP sont certifiés HVE. « Nous travaillons actuellement à la reconnaissance du cahier des charges ZRP en niveau 2 de la certification environnementale (CE2) par le ministère de l’Agriculture », informe-t-il.

 

« Nous avons déposé notre dossier en 2020, qui est passé en commission CNCE (commission nationale pour la certification environnementale) en novembre 2020, complète Gilles Bertrandias. La validation officielle de la reconnaissance est attendue prochainement. » En 2021, tous les producteurs engagés en ZRP pourront ainsi prétendre à l’équivalence en CE2.

Notoriété en progression

Le label gagne en notoriété : selon une étude Kantar, 30 % des Français le connaissent en 2020, soit 13 points de plus qu’en 2019. Les produits ZRP séduisent aussi de plus en plus de consommateurs.

 

« En 2020, un foyer sur quatre a acheté un produit labellisé », affirme Gilles Bertrandias. Le profil des acheteurs est assez jeune (48 % des volumes sont achetés par les moins de 50 ans.) La tomate est la filière phare, avec 44 % des volumes commercialisés, devant l’oignon et la carotte.

 

Le collectif entend se développer encore, en recrutant des producteurs sur la base du volontariat, et travailler sur diverses problématiques, comme la sortie des emballages plastiques et le développement de l’offre en vrac. À ce jour, 9 % des références ZRP ont basculé sur des emballages 100 % carton, bois ou papier.