« La raréfaction des paquets de farine dans les rayons de la grande distribution est une réalité, mais évoquer une pénurie en France, deuxième pays européen de production de farine, relève de la pure fiction », a assuré Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) le 4 mai 2020, cité dans un communiqué.

Une « situation paradoxale »

« Sur 4 millions de tonnes produites chaque année en France, près de 190 000 t sont destinées à alimenter le marché des paquets de 1 kg commercialisés dans les GMS », indique l’ANMF. Le conditionnement en 1 kg ne représente que 5 % du marché de la farine en temps normal. Il doit désormais faire face à une demande « multipliée de deux à cinq fois depuis le début du confinement selon les premiers résultats d’enquête », poursuit l’Association.

 

L’ANMF évoque une « situation paradoxale » : les meuniers français ont su adapter leurs outils à leur capacité maximale (travail 7j/7 et 24h/24, gammes resserrées…) avec des stocks de farine suffisants pour couvrir la demande. Le problème résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs logistiques et industriels liés au conditionnement. En particulier, l’Allemagne, principal fournisseur de sachets de 1 kg jusqu’à présent, qui privilégie désormais son marché intérieur.

Un conditionnement perturbé

« Face à cette situation inédite, les lignes d’ensachage françaises en paquets de 1 kg destinés à la grande distribution ne sont néanmoins plus suffisantes pour répondre à la demande actuelle », constate la filière. Le ralentissement des transports et les conditions de travail consécutifs à la crise du Covid-19 impactent de plus directement les approvisionnements.

 

« Cette situation ne doit pas occulter une autre réalité pour les meuniers : la demande en farine de la part de la boulangerie artisanale et des industries agroalimentaires s’est écroulée dans le sillage de l’activité économique actuelle, alors qu’elle représente normalement 90 % de la farine vendue ! » ajoute Jean-François Loiseau.

 

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