Présent naturellement dans les sols, le cadmium fait partie des éléments traces toxiques pour l’homme. Classé cancérigène et attaquant les reins, il représente un enjeu majeur pour les productions végétales, en particulier le blé dur qui a vu son seuil réglementaire passer à 0,18 mg/kg de grains en août 2021.
« Cette plante est beaucoup consommée mais accumule aussi de manière plus importante le cadmium que le blé tendre », précise Christophe Nguyen, directeur de recherche à l’Inrae (1). Pour ce nouveau seuil, le taux de non-conformité a été estimé par la filière à 5 % de parcelles dans l’Hexagone, et jusqu’à 15 % localement.
Fiabilité correcte
C’est donc pour aider la profession à prédire ces non-conformités que l’outil Bléssûr a été développé (2). Pour cela, des données issues d’une analyse de terre (pH, texture, rapport C/N...) sont à renseigner ainsi que la variété utilisée (variabilité d’accumulation en partie due à des facteurs génétiques).
En matière de performance, l’outil « détecte 82 % des cas réels de non-conformité et les prédictions de non-conformité sont fiables à 75 % », relève le chercheur.
Le modèle propose aussi des prédictions pour le plomb (seuil de 0,2 mg/kg de grains), le nickel et l’arsenic (non réglementés à ce jour), mais il est moins fiable en raison d’un nombre plus faible de données disponibles.
Charlotte Salmon
(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
(2) Outil, développé par l’UMR Ispa et Arvalis, disponible en ligne : https://ispa.bordeaux.inra.fr/services/blesur/