Si des pluies bénéfiques sont tombées dans le nord des États-Unis, ainsi que dans le sud du Canada, cela ne se ressent pas dans les chiffres issus des derniers tours de plaine du ministère de l’Agriculture américain. La part de blé cultivé dans de bonnes conditions aux États-Unis, à contre-courant des attentes, a « un petit peu baissé, donc ça peut donner un petit peu de fermeté ou au moins enrayer un peu la baisse plutôt forte qu’on a eue », a commenté Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.
« On va attendre de voir comment les Américains se réveillent au regard de ces conditions », a ajouté M. Vercambre, à quelques heures de l’ouverture de la Bourse de Chicago. « Il y a eu une exagération à la hausse, le tout est de savoir maintenant, s’il n’y a pas eu une exagération à la baisse. »
Le premier contrat de blé tendre pour la prochaine récolte sur Euronext avait culminé à 232 euros la tonne le 7 mai, avant de descendre régulièrement pour atteindre 208,25 euros lundi.
La concurrence en Europe
Concernant la concurrence en Europe, l’Égypte a acheté 240 000 tonnes de blé roumain. L’Égypte privilégie toujours le bassin de production de la mer Noire (Roumanie, Russie, Ukraine, Kazakhstan) « mais les Russes paraissent un peu handicapés par le système de taxe flottante dont on nous dit qu’il va durer », a indiqué M. Vercambre. Moscou a instauré une taxe à l’exportation afin de contenir la hausse des prix du blé sur son marché intérieur.
La France, quant à elle, devra trouver d’autres débouchés pour sa prochaine récolte, laquelle pourrait connaître un fort rebond par rapport à l’an dernier (36 à 38 Mt attendues, contre 30 Mt environ), a rappelé M. Vercambre.
Concernant le maïs, il était dans le vert pour l’ancienne campagne, du fait des tensions persistantes entre offre et demande, et en léger recul, pour la prochaine récolte, après des pluies tombées dans les principales régions de production.
Vers 16h00 sur Euronext, la tonne de blé tendre perdait 50 centimes d’euro sur l’échéance de septembre, à 207,75 euros, et 50 centimes également sur l’échéance de décembre, à 207 euros.
La tonne de maïs, quant à elle, progressait de 2,25 euros sur l’échéance de juin, à 256,50 euros, et de 3 euros sur l’échéance d’août, à 252,75 euros.