« Le chevreau n’est pas un déchet ! », s’insurge la Confédération paysanne dans un communiqué du 22 mars 2021. La filière des chevreaux est en crise depuis le printemps dernier et le syndicat estime que le maillon de la base n’a pas à apporter son soutien financier comme le demandent la Fnenc (Fédération nationale des engraisseurs de chevreaux) et les trois abatteurs.
La filière, c’est « 5 000 éleveurs et éleveuses pour 25 engraisseurs et seulement 3 abatteurs, détaille la Confédération paysanne. Ce système segmenté et concentré est fragile face aux crises, archaïque face aux enjeux climatiques et de bien-être animal, et économiquement déséquilibré », estime le syndicat.
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Guerre des prix depuis un an
Depuis plusieurs mois déjà, la guerre des prix s’est installée entre les engraisseurs et les abatteurs. Cela a conduit à des arrêts temporaires de collecte de chevreaux dans les fermes.
La Confédération paysanne estime que les éleveurs participent déjà à la promotion de la viande caprine via une participation financière de l’Anicap, l’interprofession laitière. Selon elle, « la demande des engraisseurs et des abatteurs revient à désigner les éleveurs laitiers comme les principaux responsables de la situation de la mauvaise valorisation des chevreaux ».
Pour le syndicat, ce sont les industriels fabricants de poudre de lait, « directement impliqués dans la chaîne d’engraissement », qu’il conviendrait de solliciter.
« Pour assurer un avenir aux engraisseurs, la contractualisation avec les abattoirs devrait être solide et garantir leur protection, souligne la Confédération paysanne. Quant à l’État, plutôt que de soutenir les politiques de développement des laiteries, il doit soutenir la valorisation de la production actuelle de viande caprine et exiger la transparence complète de ses acteurs. »