« Avec les 787 €/1 000 litres payés en moyenne ces 12 derniers mois (1), les éleveurs ne pourront pas tenir en 2022 », s’inquiète la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), dans un communiqué diffusé le 11 janvier 2022.

 

De fait, la crise des matières premières n’épargne pas les élevages caprins. « Les coûts de production restent à niveaux record et la tendance n’est pas à la baisse », souligne la Fnec. L’indice de suivi des chargesIpampa lait de chèvre, édité par l’Institut de l’élevage, croît fortement depuis le printemps 2020. Il a progressé de presque 15 % entre mai 2020 et novembre 2021.

 

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Négociations commerciales tendues

La Fnec évalue le surcoût lié à cette crise à 60 €/1 000 litres pour le lait de chèvre. « Cette estimation se base sur le niveau actuel de l’Ipampa lait de chèvre », indique Sophie Espinosa, la directrice de la Fnec, évoquant la possibilité d’une « aggravation » de la situation.

 

« C’est cette hausse de 60 €/1 000 litres (2) qui doit figurer dans les conditions générales de vente que les laiteries ont envoyé aux distributeurs dans le cadre de l’application de la loi Egalim2. Si la revalorisation prévue par les laiteries est inférieure, cela entraînera mathématiquement une baisse de revenu pour les éleveurs ! », prévient le syndicat.

 

L’objectif final étant d’approcher le palier des 840 €/1 000 litres, qui « permettrait d’assurer une rémunération à l’éleveur de 2 SMIC/UMO » en ces temps de crise. Tous les regards sont donc tournés vers les négociations commerciales, toujours en cours, mais « les premiers retours sont loin de satisfaire nos attentes », déplore Sophie Espinosa.

(1) D’après l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, entre novembre 2020 et octobre 2021.

(2) Hausse attendue de 60 €/1 000 litres lissée sur l’année 2022.