« L’élevage est vraiment en danger, et je lance un message ce matin : “Il faut sauver le soldat élevage en France”, a lancé Christiane Lambert face à Jérôme Florin, ce 8 août 2022 sur RTL. Pas de prairie, pas de maïs, ça veut dire qu’il n’y a pas de fourrage en stock pour les animaux. Et donc les éleveurs ne vont pas pouvoir racheter du fourrage parce que les prix pratiqués aujourd’hui sur leurs produits, ne leur permettront pas de faire ces frais-là. »
Les fourrages vont manquer
Parmi les cultures les plus touchées, la présidente de la FNSEA a cité les prairies, le maïs ou encore les vignes. « C’est l’élevage qui va souffrir », affirme-t-elle, chiffre à l’appui pour l’élevage laitier. « Il y a déjà sur le premier semestre une baisse de la production laitière en France. Elle est mondiale, vous avez vu du côté de l’Océanie qui est une grande zone de production, il y a aussi une baisse de 2,4 %. »
Les raisons de ce repli de la production varient d’une zone à l’autre. « Et là le climat en rajoute, enchaîne Christiane Lambert. Si les producteurs de lait n’ont pas des prix rémunérateurs qui leur permettent d’acheter du fourrage pour faire face à leurs besoins… On a déjà commencé à donner à manger aux animaux les stocks prévus pour l’hiver, quatre mois avant ! »
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Alors oui, malgré le discours ambiant sur l’inflation des prix alimentaires, la patronne de la FNSEA demande aux distributeurs des hausses de prix. « Quand les charges augmentent, n’est-il pas normal que les prix augmentent ? Il faut faire de la pédagogie. Quand le carburant augmente, quand les entrepreneurs m’envoient un courrier en me disant en raison de l’augmentation du fioul, les travaux de moisson chez vous coûteront plus cher, qu’est-ce je fais ? Je paie. »
« Eh bien quand les agriculteurs disent que produire coûte plus cher, mon aliment, mon carburant, mes engrais, tout coûte plus cher, il faut l’entendre. Et c’est une priorité ! Vous ouvrez vos journaux aujourd’hui sur quoi ? Les incendies, la sécheresse et leurs ravages, les bateaux qui partent de l’Ukraine avec du blé. […] L’alimentation, c’est un enjeu essentiel ! Est-ce que cela ne vaut pas le coup de se poser la question aussi de cette façon-là ? »
« Les distributeurs doivent passer des hausses »
C’est d’abord aux distributeurs que Christiane Lambert demande un soutien. « La première chose que je demande, c’est que les distributeurs qui […] passent ces hausses. Ils doivent le faire pour respecter la loi. Le deuxième temps, c’est que l’état active le dispositif calamités comme il le fait chaque année, mais abonde suffisamment l’enveloppe parce qu’il y plus de dégâts. »
La présidente de la FNSEA s’est aussi adressée aux consommateurs. « Que les Français comprennent bien, que s’ils aiment les agriculteurs comme le sondage le montre aujourd’hui, […] qu’ils priorisent les achats de produits français et ne soient pas toujours en train de chercher le moins cher du moins cher. Je comprends leurs problèmes. Le Smic a augmenté, les aides sociales augmentent, le chèque rentrée… Que cet argent-là soit priorisé vers l’alimentation. De grâce, nous en avons besoin ! »