Selon l’Anamso (1), près de 14 500 hectares de tournesol semences ont été déclarés en 2022. Il s’agit d’une baisse des surfaces comparée à 2020 (16 800 hectares) mais aussi aux années précédentes, avec notamment plus de 20 000 hectares en 2018.
Forte attractivité du tournesol « conso »
Cette année, une hausse de la production était espérée de la part des obtenteurs avec au moins 18 000 hectares, voire plus. " Mais nous n’avons pas réussi à semer toutes les surfaces notamment car l’attractivité du tournesol "conso" a été très forte ", estime l'UFS (2).
Les récoltes sont terminées et les rendements seraient finalement meilleurs qu’imaginé, avec notamment des résultats plutôt bons sur la zone ouest. Selon l’Anamso, il s’agit ainsi d’une année moyenne avec une baisse de production, non comparable à celle du maïs semences.
Pas forcément la variété souhaitée
Toutefois, il pourrait y avoir pas mal d’écart de triage à l’usine. Et il faudra donc attendre fin novembre début décembre pour en savoir plus sur quantité réellement disponible.
" Il semble en effet que malgré l’irrigation, la sécheresse ait touché certains tournesols, qui présentent parfois des graines vides. Passé une certaine température le pollen n’est effectivement plus viable et les abeilles moins actives ", ajoute l’association.
Toujours pour la même raison, l’UFS précise qu’il y a eu de petits poids de milles grain, qui risquent d’être éliminés.
"Nous attendons des surfaces entre 920 000 et 940 000 hectares de tournesol " conso " en 2023". Le marché semences va être tendu avec un stock à un niveau bas (lié à la hausse des surfaces conso en 2022) et un disponible qui dépendra de la production effective de 2022. Toutefois, s’il est encore trop tôt pour la connaître, il n’y a pas de préoccupation majeure et les voyants sont au vert. On estime en effet qu’il y aura toujours du disponible mais que les agriculteurs n’auront pas forcément la variété souhaitée ", signale Isabelle Pauchet à l’UFS.
Hausse des coûts de production
Même si la rémunération du tournesol porte-graines est en partie basée sur les cours du " conso ", et qu’il s’agit d’une culture peu gourmande en intrants, cela ne demeure pas suffisant selon l'Anasmo, compte tenu de la hausse des coûts de production (irrigation) et des contraintes de production.
" Et si les cours du " conso " restent élevés, cela pourrait décourager certains agriculteurs-multiplicateurs ", souligne Sophie Barnaud, directrice de l’Anamso.
(1) Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses
(2) Union française des semenciers