« Un mois d’avril assez classique du côté du thermomètre et de l’ensoleillement, mais à nouveau sec. Si le déficit reste raisonnable, il s’ajoute à celui des mois précédents, occasionnant l’installation d’une sécheresse de surface marquée, gagnant du terrain en profondeur », indique Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, qui dresse le bilan de ce mois de printemps.

 

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Un début de mois marqué par un record de froid

« Sous des chutes de neige tardives, le 1er avril a connu des températures maximales particulièrement basses localement, à peine plus de 2 ou 3 degrés par exemple sur le Bassin parisien, les Hauts-de-France ou encore l’Orléanais, soit plus de 10 degrés sous les normales », rapporte le météorologue.

 

Deux coups de froid nocturnes se sont ensuite succédé les 4 et 10 avril derniers, « faisant même tomber des records de froid mensuels. Aux Pontets, à 1 005 mètres d’altitude dans le Doubs, le thermomètre chute à −21,5°C la nuit du 4 au 5 avril », signale-t-il.

 

La seconde moitié d’avril a été relativement douce et a compensé ce début de mois très froid. « Au final, avec une moyenne nationale de 11,4 degrés, avril 2022 se situe parfaitement dans la normale de 1991 à 2020, ni plus ni moins au dixième de degré près », précise Frédéric Decker.

 

Un déficit de pluies pour la quatrième fois consécutive

Du côté de la sécheresse, la situation se dégrade et inquiète. « Avril est le quatrième mois consécutif déficitaire en termes de pluviométrie en France, constate le météorologue. En moyenne nationale, la France a reçu 46 mm de précipitations au cours du mois d’avril 2022 pour une normale (1991-2020) de 61 mm. Le déficit frôle donc les 25 %. Un chiffre raisonnablement bas, mais qui s’ajoute aux relativement petits chiffres des trois mois précédents ».

 

Si l’on regarde ce qu’il s’est passé depuis le début de l’année, janvier, février et mars ont également été déficitaires avec, respectivement, 39 mm, 36 mm et 38 mm reçus pour des normales de 68 mm (43 % de déficit), 55 mm (35 % de déficit) et 54 mm (30 % de déficit). En cumul de ces quatre premiers mois de 2022, la France a donc reçu 159 mm pour une normale de 237 mm, soit un déficit pluviométrique de 33 %.

 

Selon Frédéric Decker, « Il faut remonter 25 ans en arrière, au début de 1997, pour trouver au moins un équivalent avec un chiffre encore plus faible cette année-là : 137 mm. Depuis 1946, seules trois années ont connu un temps plus sec que 2022 sur la période de janvier à avril : 1997 (137 mm), 1949 (119 mm) et le record de 1953 (117 mm seulement) ».

 

Hormis un décembre pluvieux, la période de recharge des nappes phréatiques, généralement entre octobre et mars, a donc été anormalement sèche avec 389 mm au lieu des 482 mm habituels (19 % de déficit), indique-t-il.

 

Un ensoleillement contrasté en avril

« Si la moitié nord et le sud-est s’en sont sortis avec des bons chiffres d’ensoleillement, les régions du sud-ouest ont, au contraire, connu un mois d’avril bien nuageux et sombre », rapporte Frédéric Decker. Avec un petit excédent de l’ordre de 7 %, le pays a ainsi reçu 200 heures d’ensoleillement en moyenne pour une normale de 187 heures.

 

Vu des côtés extrêmes, si Le Luc-en-Provence a profité de 266 heures de soleil pour une normale de 228 heures, ce qui en fait la ville la plus ensoleillée de ce mois d’avril, Pau est, quant à elle, la ville ayant le moins vu le soleil en avril avec seulement 128 heures de soleil pour une normale de 165 heures, selon le météorologue.