« Le gros changement cette année, c’est que j’ai semé mes colzas beaucoup plus tôt », explique Maxime Buizard, agriculteur à Egry, dans le Loiret.
Grâce aux orages, l’implantation de mon colza est réussit ! C’est une première depuis mon installation, en 2017... pic.twitter.com/qRqIbVTwnK
— Maxime Buizard (@MaximeBuizard) August 26, 2020
Après trois années d’échec, l’agriculteur a remis en cause ses pratiques : « Historiquement, on les semait à la fin d’août ou au début de septembre. Cela nous permettait de faire un faux semis avec une petite pluie au mois d’août. Cette année, je les ai semés le 9 août et ça a fait toute la différence. »
Des risques à prévoir
Ce changement de méthode à plusieurs contreparties. « Le danger quand on sème tôt, c’est qu’il y ait des carences en automne. » L’agriculteur apporte donc une fertilisation organique avant le semis afin de couvrir les besoins du colza et de les garder poussant pour résister aux insectes. Mais cela présente un autre risque, selon l’agriculteur. Les colzas les plus avancés à l’entrée de l’hiver risquent de bourgeonner tôt en sortie d’hiver, se rendant ainsi beaucoup plus sensible au gel. « J’ai un voisin qui avait de très beaux colzas mais qui n’a récolté que 12 q/ha à cause du froid. » Peut-être qu’un régulateur sera nécessaire durant l’automne.
Comme beaucoup d’autres agriculteurs qui connaissent des difficultés avec le colza, cette année était celle de la dernière chance : « Si je n’avais pas réussi mes colzas, j’aurais arrêté d’en faire sur mon exploitation », tranche Maxime Buizard.
Fort pour résister aux attaques d’altises
Même constat chez Renée Prévost, technico-commerciale chez Noriap en Picardie. « Depuis quelque temps, on est conforté dans le fait de semer plus tôt les colzas, c’est-à-dire vers le 15 août. » Objectif : avoir des colzas vigoureux pour l’arrivée du vol de grosses altises fin septembre.
Philippe Pluquet, responsable technique de la production végétale dans la même entreprise met en place la plateforme d’essai avec la même idée : celle de « mettre en évidence que le semis précoce est une vraie alternative vis-à-vis des grosses altises ».
des nouvelles de nos #colza semés le Août et le Août
— Station ACE NORIAP (@ServtecPvNORIA) August 31, 2020
le semis précoce saura affronter seul l'arrivée des altises
il nous reste deux dates de semis à réaliser... #staytuned@noriapcoop @agrosolutions @terresinovia @NicolasLatraye @laurentjung54 @gauthier_poiret pic.twitter.com/2tg4sVdtdC
Le semis opportuniste
Pour Patrick Pigeon, technicien d’expérimentation chez BASF dans l’Eure-et-Loir, il faut se tenir prêt à semer dès le 1er août et intervenir seulement quand les conditions sont bonnes, c’est-à-dire quand il a plu ou quand une pluie est annoncée. « On aime bien avoir des dates fixes mais il faut plutôt prendre les pluies quand elles arrivent », prévient-il.
Lui aussi justifie la précocité du semis en raison des attaques d’insectes : « Mieux vaut un régulateur que trois insecticides. »
J'ai observé un risque nul de Petites #altises sur #Colza (Cotylédons étalés) le 31/08/2020. @companion_fr pic.twitter.com/TfLpho5wQt
— Pat28#soutientonpaysan (@Pat2816) August 31, 2020