Les niveaux des nappes phréatiques sont « bas à très bas » sur près de la moitié du territoire, indique le BRGM(Bureau de recherches géologiques et minières) dans son dernier rapport publié le 15 septembre 2022. Selon l'organisme, la décharge semble toutefois ralentie depuis juillet, « probablement en lien avec les arrêtés de restrictions d'usage de l'eau » qui ont diminué les volumes prélevés. 

Peu d'effet des orages en août

Les épisodes orageux en août ont eu peu d'impact sur les nappes. « La part des pluies infiltrées en profondeur reste faible à inexistante en raison de sols très secs et de la consommation de ces eaux par la végétation, indique le BRGM. Sur le sud-est, les précipitations ont été inefficaces pour recharger les nappes, même si de petites hausses momentanées ont pu être observées. »

De nombreuses nappes ont des niveaux très insatisfaisants et bas par rapport aux mois d'août des années précédentes :

  •  Au nord-est, sur les nappes de la craie champenoise, des calcaires jurassiques de Lorraine à la Côte-des-Bar et des alluvions de la plaine d’Alsace ;
  • Au centre-ouest, celles du socle du massif armoricain, des calcaires jurassiques du Bessin, du Poitou et de la Brenne, des sables du Maine et de la craie de Touraine ;
  • Au centre-est, les nappes inertielles des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté, des alluvions et corridors fluvio-glaciaires du Rhône moyen et de la molasse miocène du Bas-Dauphiné ;
  •  Au sud-est, les nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur. « À noter que les ressources des calcaires karstiques du Vaucluse et du centre du Var sont en phase de tarissement, annonçant un étiage sévère », détaille le BRGM.

Les sols trop secs favorisent le ruissellement

En septembre 2022, les épisodes pluviométriques ne devraient pas s'infiltrer en profondeur jusqu'aux nappes, prévoit le BRGM. « Les sols actuellement extrêmement secs et les pluies orageuses favorisent le ruissellement, appuie le rapport. De plus, les pluies réussissant à s’infiltrer devraient dans un premier temps permettre d’humidifier les sols et bénéficier à la végétation. »

« En cas de pluies locales considérables, la situation pourrait cependant s’améliorer momentanément sur les nappes les plus réactives. Les niveaux ne devraient toutefois pas remonter au-dessus des normales de septembre sur les nappes affichant des niveaux actuels bas à très bas », prévient le BRGM.

La situation devrait encore se dégrader en septembre

Selon l'organisme, la situation devrait se maintenir en septembre ou se dégrader plus ou moins rapidement selon la demande en eau et la sensibilité des nappes à la sécheresse. La tendance serait donc à la baisse, jusqu'à la période d'étiage, c'est-à-dire des basses eaux, « qui s’observe habituellement entre la mi-octobre et novembre », informe le BRGM.

Il conclut : « Compte tenu de la situation actuelle, les niveaux des nappes à l’entrée d’hiver 2022-2023 seront nettement inférieurs à ceux de l’année dernière, avec une majorité de nappes avec des niveaux bas à très bas. »