« De manière générale, les prix français sont un peu moins volatils que dans les autres États membres de l’Union européenne », constate Caroline Monniat, agroéconomique à l'Institut de l'élevage. « Quand les tarifs baissent ou augmentent, c’est toujours moins fort qu’ailleurs. La raison principale de la forte hausse des cours en Europe actuellement reste la baisse des cheptels, qui touche tous les pays. C’est ça qui explique le manque d’animaux, et donc, l’envolée des prix. Il y a moins de sorties de jeunes bovins (JB) dans les pays producteurs (Espagne), où les prix ont beaucoup plus augmenté qu’en France. Sur l’Hexagone, les cours ont gagné 14 % au 15 mars par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 6,35 €/kg de carcasse.
Flambée en Espagne
En Espagne, les tarifs ont complètement flambé, à +33 % au-dessus de l’année précédente. Cette euphorie s’explique par une forte demande sur les pays du Maghreb. La cotation du JB U espagnol a atteint 7,02 €, pas loin de celle des JB charolais de première qualité italiens à 7,10 €. Normalement à cette saison, nous amorçons une baisse saisonnière des cours, mais pour l’instant nous observons juste une stabilisation. En France, nous avons réussi à augmenter légèrement notre production de jeunes bovins en 2024 en conservant plus de broutards pour l’engraissement national. Mais la production de 2025 sera en baisse du fait du fort recul des naissances et donc des mises en place l’année dernière. La baisse des sorties est déjà perceptible sur le début de l’année. »