Pour combattre la crise des scolytes, insectes ravageurs xylophages qui ont des conséquences directes sur la filière nationale de la forêt et du bois, les gestionnaires des forêts demandent dans un communiqué de presse datant du 27 octobre 2020 de nouvelles mesures d’aides exceptionnelles. En effet, selon leurs estimations, un doublement des volumes de bois scolytés est attendu pour l’an prochain compte tenu du contexte climatique du printemps et de l’été 2020.

Quatre mesures d’aides

Ils estiment que les 6 millions d’euros d’aide ministérielle alloués jusqu’au 31 décembre 2020 pour l’évacuation des bois scolytés ont déjà été intégralement consommés. Pour poursuivre l’opération, « 3 millions d’euros d’aides supplémentaires sur 2020 sont indispensables », calculent-ils.

 

Les gestionnaires des forêts demandent ainsi de :

  • Renforcer et pérenniser l’aide de l’État pour l’évacuation des bois vers le sud-ouest de la France à hauteur de 12 millions d’euros par an a minima pour les deux prochaines années ;
  • Mettre en place, avec les Régions, une aide pour le stockage sous aspersion des bois sains issus des coupes collatérales des foyers de scolytes (qui doivent être protégés contre une contamination) à hauteur de 11 millions d’euros par an (6 millions d’euros dans le Grand Est et 5 millions d’euros en Bourgogne-Franche-Comté) ;
  • Disposer d’une aide de l’État à la trésorerie de 36 millions d’euros au minimum, sous forme d’avance remboursable ou de prêt à taux zéro pour financer l’immobilisation du bois récolté sur les plateformes ;
  • « Simplifier impérativement l’accès aux aides pour contrer efficacement la propagation des scolytes et évacuer au plus vite les bois contaminés. »

Problématique depuis l’été 2018

Pour rappel, « cette tempête sanitaire » touche les forêts d’épicéa du quart nord-est de la France depuis l’été 2018 avec une évolution très inquiétante. « Les populations ne cessent de croître et de se déplacer, provoquant la mortalité massive des arbres et des forêts du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté », ajoute l’UCFF (Union de la coopération forestière française).

 

Ainsi lorsqu’une parcelle forestière est contaminée, il devient impératif d’effectuer une coupe sanitaire afin de stopper la prolifération des insectes. Le marché régional étant saturé, les gestionnaires privés (coopératives forestières) et publiques se sont donc organisés pour évacuer au plus vite ces bois, d’abord localement, en maximisant leur utilisation en bois d’œuvre quand la qualité des bois le permet encore, puis vers les industries d’autres régions françaises.

 

C’est pourquoi les professionnels ont intensifié les flux de bois vers le Sud-Ouest, très demandeur. « Résultat de l’augmentation des volumes de bois contaminés, les deux trains hebdomadaires chargés de quelque 1 500 mètres cubes de bois scolytés par voyage ne suffisent plus ! » appuient l’UCFF. Un troisième train hebdomadaire a donc été mis en circulation pour évacuer les bois touchés. Mais un quatrième sera aussi mis en place depuis les Ardennes avant la fin de l’automne et un cinquième est à l’étude au départ du Jura.