L’USDA (ministère américain de l’Agriculture) voit les moissons de blé générer 2,5 millions de tonnes de moins que prévu initialement en Inde, dont les exportations devraient, quant à elles, diminuer de 2 millions de tonnes, du fait des restrictions mises en place par le gouvernement.

 

Cette révision, dans l’édition de juin du rapport du ministère américain, est compensée, pour partie, par une hausse d’un million de tonnes, tant de la production que des exportations russes.

Estimations inchangées pour le blé ukrainien

Le secteur agricole russe ayant échappé aux sanctions pour ne pas aggraver les tensions qui existent déjà sur le marché de l’alimentation, la Russie devrait donc renforcer, sur la campagne de 2022-2023, sa place de premier exportateur mondial de blé.

 

Le rapport montre un « maintien de la tension » pour la céréale reine, qui souffre du blocage des exportations ukrainiennes par la mer Noire, expliqué Gautier Le Molgat, analyste du cabinet Agritel.

 

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« Ce qui oriente le marché, c’est la question de savoir si des céréales vont être massivement exportées par l’Ukraine », a insisté Jon Scheve, de Superior Feed Ingredients. Pour lui, les autres événements qui animent les cours, notamment la sécheresse en Inde ou en France, sont « de petites choses » au regard de la question ukrainienne.

 

Vendredi, l’USDA a reconduit son estimation de production et d’exportation de blé ukrainien, cette dernière étant annoncée inférieure quasiment de moitié par rapport à la campagne précédente (–47 %). Les discussions autour de l’ouverture de couloirs maritimes pour permettre le passage de vraquiers en provenance de l’Ukraine n’ont pour l’instant débouché sur aucun résultat concret.

Production mondiale de maïs en hausse

Le ministère américain de l’Agriculture a sensiblement relevé (+28 %) son estimation de production de maïs, toujours pour l’Ukraine, mais n’a, en revanche, pas touché aux prévisions d’exportations, pour les mêmes raisons que le blé. Ainsi, si l’USDA a remonté ses prévisions de production mondiale, quasi dans les proportions exactes de celle de l’Ukraine, elle a laissé inchangé le chiffre d’exportations.

 

Évolution de l’estimation de la production mondiale de maïs. Source : USDA

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Peu de changements pour le soja

Parmi les trois grandes matières premières agricoles, le soja est celui qui a connu le moins de variations par rapport au rapport précédent. Les stocks de début et de fin de période ont légèrement augmenté, mais la production de grands acteurs du secteur et les exportations n’ont pas varié.

 

 

 

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« C’est plutôt un rapport en mode statu quo », a conclu Gautier Le Molgat. Après la publication, les cours évoluaient d’ailleurs dans des marges resserrées, seul le soja se repliant un peu plus nettement.

 

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Pour Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics, davantage qu’au rapport, les opérateurs étaient sensibles vendredi à l’actualisation d’un modèle météorologique, qui faisait état de pluies plus abondantes que prévu la semaine prochaine aux États-Unis, alors que s’achèvent les semences de soja.