Selon un sondage réalisé par Agritel entre le 18 et le 22 juillet, la production française de blé tendre s’élèverait en 2022 à 33,44 millions de tonnes, en baisse de 2 millions de tonnes par rapport à la récolte de 2021 (35,43 millions de tonnes). Elle se situe « sous la moyenne des dix dernières années » et est la « 7e plus faible depuis 2000 », estime le cabinet dans un communiqué le 26 juillet 2022.

 

Au 1er juillet, le ministère de l’Agriculture estimait, quant à lui, la production de blé tendre à 32,9 millions de tonnes et le rendement à 69,9 quintaux par hectare (q/ha). Agritel table plutôt sur un rendement à 71,1 q/ha, soit 0,9 % en dessous la moyenne décennale.

 

> À lire aussi : Céréales : le rendement du blé tendre sous la barre des 70 quintaux (12/07/22)

Un gradient de rendements du Sud vers le Nord

Cette moisson se caractérise par des rendements très hétérogènes, qui, selon Agritel, s’expliquent par les divers phénomènes climatiques (gel, sécheresse, grêle, températures caniculaires) qui ont touché la majeure partie du pays à des degrés d’intensité différents. Les types de sol, variétés et précédents ont également joué.

 

« Un gradient allant du Sud vers le Nord se dessine avec des rendements qui déçoivent fortement au sud de la Loire, précise Michel Portier, directeur général d’Agritel. Le printemps sec laissait craindre le pire mais les pluies tardives du mois de juin ont sauvé la situation dans les régions situées au nord de la Loire. »

Qualité satisfaisante

Les critères de qualité sont plutôt satisfaisants, à l’exception de quelques secteurs précoces impactés par les pluies de juin. « Les taux de protéines sont parfois un peu faibles au nord de la Loire », précise Agritel.

 

Pour Michel Portier, les facteurs limitants le taux de protéine sont multiples : « Les impasses liées à la sécheresse du printemps, de meilleurs rendements qu’attendus ou une réduction des doses appliquées en raison des prix record de l’azote », énumère-t-il. Un travail d’allotement devra être effectué pour homogénéiser. Cependant, les principaux débouchés seront satisfaits de la marchandise, assure le cabinet.

Une demande internationale soutenue

La demande reste forte à l’international. « La faiblesse de l’euro vis-à-vis du dollar, mais surtout l’absence jusqu’alors des blés ukrainiens et la faible présence des blés russes sur le marché, permettent aux blés français de s’exporter plus rapidement que d’habitude », explique Agritel.

 

« Reste désormais à surveiller la mise en application du récent accord sur les corridors d’exportations de céréales en Ukraine, et la montée en puissance des exportations russes, afin de savoir si le marché mondial du blé parviendra à s’équilibrer ou, au contraire, continuera à très fortement solliciter le blé français », ajoute le cabinet.