Le « Rapport sur l’état de l’environnement en Europe en 2025 » est le septième de ce type diffusé par l’Agence européenne pour l’environnement tous les cinq ans. Ce rapport, publié le 29 septembre 2025, compile les données de 38 pays. « Il offre des informations scientifiques solides qui nous éclairent sur la façon dont nous devons répondre aux défis immenses et complexes auxquels nous sommes confrontés », explique l’Agence européenne pour l’environnement.

Biodiversité, utilisation des sols, pollutions de l’air et de l’eau, changement climatique, énergie… 35 domaines au total sont explorés. Parmi eux, 22 font l’objet d’objectifs politiques spécifiques au niveau européen. L’Union européenne est en passe d’atteindre seulement deux de ces objectifs à l’horizon 2030, selon l’Agence pour l’environnement. De plus, onze autres objectifs sont partiellement en passe d’être atteints.

Si des progrès notables sont réalisés en matière d’émission de gaz à effet de serre, l’Agence européenne de l’environnement est pessimiste pour les autres domaines, surtout en ce qui concerne le déclin de la biodiversité.

Perspectives « sombres » pour la biodiversité

L’Agence européenne pour l’environnement met l’accent sur les nombreux défis pour restaurer les écosystèmes de l’Union européenne. Le Vieux continent est confronté au déclin de la biodiversité. « 81 % des habitats, 39 % des oiseaux et 62 % des espèces autres qu’oiseaux d’intérêt communautaire sont dans un état médiocre ou mauvais », indique le rapport. « La pollution, telle que les nutriments et les pesticides provenant de l’agriculture, a eu un effet négatif sur tous les écosystèmes. Les perspectives pour un avenir proche semblent sombres. Les objectifs précédemment fixés pour la restauration des écosystèmes n’ont pas été atteints et les pressions restent élevées ».

L’agriculture est le secteur le plus cité pour sa pression sur la biodiversité, représentant « 21 % de toutes les pressions » sur les habitats et les espèces, rapporte notamment l’Agence européenne pour l’environnement. « L’abandon et l’intensification des prairies affectent particulièrement les espèces pollinisatrices, les oiseaux des zones agricoles et les habitats semi-naturels […]. Près de 50 % de toutes les pressions liées à la pollution peuvent être attribuées à la pollution de l’air, de l’eau et du sol causée par l’agriculture ».

La réduction des émissions d’ammoniac reste « le plus grand défi »

Le rapport fait part de progrès en matière de polluants de l’air. Toutes les émissions des principaux polluants ont continué de diminuer dans les États membres de l’Union européenne depuis 2005, à commencer par le dioxyde de soufre (-85 %), suivi des dioxydes d’azote (-53 %), des particules fines (-38 %), des composés organiques volatils non méthaniques (-35 %) et de l’ammoniac (-17 %). Mais la baisse de ce dernier composé est encore trop timide, alerte l’Agence européenne pour l’environnement.

« La réduction des émissions d’ammoniac reste le plus grand défi dans l’Union européenne à 27 ». L’Agence européenne pour l’environnement alerte à ce sujet sur la nécessité « de remédier aux émissions provenant de l’agriculture ». « Le quatrième rapport sur les perspectives d’un air pur recommande que des mesures supplémentaires soient mises en œuvre dans le secteur agricole », souligne-t-elle.

Les sols essentiels à plusieurs stratégies

L’Agence européenne pour l’environnement souligne l’importance de sols sains « pour atteindre les objectifs fixés dans plusieurs stratégies de l’Union européenne », comme les stratégies sur la biodiversité, les sols, la forêt, de la ferme à la table ou la Pac 2023-2027. « Cependant, ces objectifs ne sont pas contraignants », déplore-t-elle. Or à ce jour, 62 % de tous les sols européens, et 89 % des sols agricoles, montrent des signes de dégradation, selon les chiffres de l’Agence européenne pour l’environnement. « L’imperméabilisation des sols se poursuit sous l’expansion urbaine incontrôlée. De nombreux sols agricoles sont menacés par la perte de matière organique, l’érosion, la compaction et les contaminations », lit-on dans le rapport.

Aires terrestres protégées : l’objectif est atteint en France

Le rapport dresse aussi une analyse par pays. En France, « des progrès notables sont observés » notamment une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 35 % depuis 1990 et de l’empreinte carbone de 13 %. L’air est également moins pollué et le nombre de décès prématurés liés à l’exposition aux particules fines diminue.

Le rapport pointe du côté français une « amélioration de la protection des espaces terrestres ». En 2025, 31,3 % du territoire national est couvert par des aires terrestres protégées, l’objectif de 30 % fixé pour 2030 est donc atteint.

« Toutefois, pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Union européenne à l’horizon 2030 et parvenir à la neutralité carbone en 2050, la France doit relever de nombreux défis. Les signes du changement climatique sont multiples et les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent encore s’intensifier ».