L’association Symbiose ambitionne depuis sa création en 2012 de réintégrer de la biodiversité dans les plaines champenoises de grandes cultures. Haies, bandes fleuries ou enherbées, buissons ou encore mares. Des agriculteurs précurseurs constatent les bénéfices de leurs aménagements. Ils en ont témoigné lors d’un colloque organisé par l’association le 10 février 2025 à Bezannes (Marne).

Faune locale

Installé à Aubérive dans la Marne sur une exploitation en polyculture-élevage, Virgil Noizet a poursuivi ce que ses ancêtres avaient entrepris sur un îlot de 75 hectares. « En plus d’un bois de sapins et de buissons “bouchons” qui offrent un habitat à la faune, j’ai implanté tous les 100 mètres une bande de haies pour un linéaire total de 4,5 kilomètres », détaille l’éleveur.

Une aubaine pour ses moutons qui pâturent les 30 hectares de cet îlot. « Ces installations leur apportent de l’ombre et servent d’abri lorsque les températures descendent. Nous pratiquons le pâturage tournant et dès que les moutons entrent dans une parcelle, ils se dirigent vers les haies historiques pour se nourrir », détaille Virgil.

À une trentaine de kilomètres, François Mercier, céréalier à Saint-Martin-sur-le-Pré, a choisi de recréer un écosystème favorable à la perdrix grise. « Grâce à la mise en place de bandes enherbées dont je m’occupe peu, de bandes fleuries, de haies et de bosquets, je lui offre le gîte et le couvert », analyse l’agriculteur qui ne broie pas ses bords de champs.

Si ces installations agroécologiques ont diminué sa SAU (surface agricole utile), François Mercier estime la perte de revenu à 2,30 euros par hectare, mais constate un bénéfice réel pour la faune : « Au dernier comptage réalisé, j’ai recensé 41 couples de perdrix aux 100 hectares. »