« C’est toujours avec fermeté que je réponds à de tels comportements isolés, précisément pour que jamais ils ne jettent l’opprobre sur toute une profession. » Telle est la réponse de Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, sur son compte Twitter à la vidéo diffusée hier, le 19 août 2021, par L214 concernant un élevage de porcs de l’Yonne.
Je condamne avec fermeté les pratiques inacceptables relayées par les vidéos d’un élevage porcin de l’Yonne. Cet élevage est visé par une enquête depuis le mois de juin dernier, bien avant la vidéo. Elle permettra de sanctionner les manquements aux règlements en vigueur.
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) August 19, 2021
Une enquête lancée en juin
Dans le communiqué de presse qui accompagne sa réaction, le ministre confirme les annonces réalisées par la préfecture hier après la diffusion de la vidéo : « Une enquête a été lancée au mois de juin à la suite d’une plainte déposée concernant cet élevage. Elle demeure en cours et permettra de sanctionner les dérives ou manquements avérés aux règlements en vigueur dans les élevages. »
Selon le ministère, l’enquête a commencé par une inspection de l’élevage en question par la DDETSPP (1) de l’Yonne en juin 2021 faisant suite à une plainte déposée auprès de la gendarmerie. Il précise que l’inspection a porté sur « l’ensemble des salles et des cases de maternité et d’engraissement, ainsi que des pratiques de cet élevage ».
« Des non-conformités » et « une mise en demeure »
Le communiqué de presse du ministère de l’Agriculture confirme que « des non-conformités ont pu être relevées et font actuellement l’objet d’une mise en demeure. L’enquête est donc toujours ouverte à ce jour. » En revanche, l’inspection de juin « n’a pas mis en évidence de situation ou de comportement inacceptable tels que ceux montrés dans les vidéos et relevant d’actes de cruauté ».
Dans la vidéo, l’ancien salarié de l’élevage, qui témoigne à visage découvert devant la caméra de L214, a notamment évoqué des « coups et blessures portés avec des tournevis et matadors, l’utilisation abusive de piles électriques, la réduction des coins à la tenaille sans prise en charge de la douleur… ». « Des investigations complémentaires vont être menées », affirme le ministère.
Le ministère profite de son communiqué pour rappeler que :
- La castration à vif des porcelets sera interdite en France dès le 1er janvier 2022 ;
- Dès le 1er janvier 2022, chaque élevage devra nommer un référent du bien-être animal qui assurera la formation et l’encadrement du personnel. Ils seront eux-mêmes formés selon un parcours dont les modalités seront précisées prochainement par arrêté.
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(1) Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations.