Le groupe Tereos doit « accélérer rapidement [sa] profitabilité », a indiqué Gérard Clay, le président du conseil de surveillance, le 2 juin 2021, lors de la conférence de presse annuelle. Les résultats de l’exercice 2020-2021 ont notamment été révélés : un chiffre d’affaires de 4 317 millions d’euros (4 492 M€ l’an passé), et un résultat net négatif, à –133 M€.
« Le chiffre d’affaires du groupe est impacté par la dépréciation de 37 % du réal brésilien face à l’euro sur l’exercice, par la baisse des volumes induits par la mauvaise campagne betteravière en Europe et par la baisse du trading de sucre et d’éthanol », a fait savoir Tereos.
Un exercice marqué par la pandémie de Covid et la jaunisse
Le marché mondial du sucre a été fortement impacté part la pandémie de Covid-19, avec une chute des prix de l’ordre de 40 % dès mars 2020. « Depuis, on enregistre une remontée progressive, qui continue à l’heure actuelle, analyse Philippe de Raynal, président du directoire. On constate aussi une reprise des cours sur le marché européen, qui devrait se poursuivre cette année. »
« La pandémie a entraîné un plus bas niveau historique sur le marché de l’éthanol, suivi d’une remontée brutale des cours, complète-il. Les prix de l’alcool ont aussi été marqués à la hausse. »
La production de betteraves, fortement touchée par la jaunisse l’an passé, s’est établie à 13 millions de tonnes (Mt) contre 18 Mt en moyenne. Tereos salue les dérogations consenties par le gouvernement sur l’utilisation des néonicotinoïdes, et indique que les surfaces emblavées sont restées stables cette année (croissance de 2,3 % en 2020 par rapport à la campagne précédente).
Nouvelles orientations à l’horizon de 2024
« Nos résultats sont insuffisants, constate Gérard Clay. Notre orientation stratégique est claire : dans un premier temps, il faudra vivre une phase de consolidation du groupe, et ensuite repartir vers une phase de croissance. Il faut renforcer notre compétitivité pour améliorer la rémunération des produits, et résister aux bas de cycles du marché du sucre », ajoute-il. Le groupe entend s’appuyer sur ses trois piliers stratégiques que sont les activités sucre en Europe et au Brésil, ainsi que les activités amidon et produits sucrants.
« Nous tournons la page d’une stratégie de volume, qui s’est traduit par des prix insuffisants. Pour demain, il faut une stratégie de marges, a annoncé Philippe de Raynal. Les résultats 2020-2021 démontrent que le groupe n’a pas achevé son adaptation à la période post-quotas. Une grande marge de progression existe. »
« La dette nette est stable à 2 533 M€, indique Gwenaël Eliès, directeur financier. Le levier d’endettement est en baisse, mais reste bien trop élevé. » À partir de l’exercice 2021-2022, le groupe se fixe l’objectif d’une génération récurrente de free cash-flow (trésorerie disponible) positive. « Le résultat opérationnel sur le chiffre d’affaires doit arriver rapidement à 5 %, complète Gwenaël Eliès. Concernant l’endettement, notre ambition est de redescendre en dessous des 2 milliards d’euros, soit une diminution de 20 %. Nous devons revenir à un niveau d’endettement inférieur au niveau actuel. »