Dans sa note mensuelle parue le 13 septembre 2022, Agreste (service de la statistique du ministère de l'Agriculture) révise à la baisse les récoltes des cultures de printemps au 1er septembre 2022, du fait de la sécheresse qui a altéré fortement le potentiel de rendement

Maïs fourrage et grain impactés par la sécheresse

La production de maïs grain (hors semences), estimée à 11,3 millions de tonnes, enregistrerait ainsi son plus faible niveau depuis 1990. Ce faible niveau s'explique par la diminution des surfaces, liée à l’envolée des prix des engrais et du gaz, à laquelle s’ajoute une forte baisse du rendement causée par les conditions météo de l'été.

Le rendement est estimé à 84,4 q/ha contre 104 q/ha l'an dernier, toutefois très élevé. « Aucune région n’est épargnée par la baisse du rendement, relate la note. En Aquitaine par exemple, le rendement chute de 22,2 q/ha sur un an, entraînant une baisse de la production de 23,2 %. »

La production de maïs fourrage (14,5 millions de tonnes) serait également en baisse, de 17,5 % sur un an et de 15,4 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021.

Union européenne La baisse de la production de céréales se confirme (13/09/2022)

Tournesol et soja en recul

De son côté, la production de tournesol dont les récoltes ont commencé diminuerait de 2,9 % sur un an à 1,9 million de tonnes, malgré la forte hausse des surfaces (+22,5 %). Le potentiel de rendement est fortement altéré par le stress hydrique : il est estimé à 21,7 q/ha, soit 5,7 q/ha de moins qu’en 2021.

Par rapport à la moyenne de 2017 à 2021, la production augmenterait néanmoins de 21,3 % : la baisse du rendement serait moindre (–2,1 q/ha) et la hausse des surfaces serait accentuée (+33,0 %).

En soja, la production est elle aussi revue à la baisse après les vagues de chaleur, à 413 000 tonnes, soit une chute de 5,9 % sur un an du fait d’un net recul du rendement (22,8 q/ha en 2022, contre 28,5 q/ha en 2021) et malgré une hausse des surfaces de 17,7 %. « Dans le Midi-Pyrénées, Région où la récolte est la plus importante, le rendement et la production chuteraient respectivement de 28,8 % et 23,2 % sur un an », précise Agreste.

La production de protéagineux est également révisée à la baisse, à 742 000 tonnes, soit 20,1 % de moins qu'en 2021. La baisse des surfaces (–21,6 % sur un an) est généralisée sur l’ensemble des régions. Les rendements seraient quasi stables sur un an, aussi bien pour les pois protéagineux (+1,1 q/ha) que pour les fèveroles (–0,3 q/ha).

Les betteraves s'en sortent mieux

Le rendement des betteraves industrielles semble plus préservé : il est estimé à 832 q/ha, en baisse par rapport à 2021 (855 q/ha) mais en hausse par rapport à la moyenne de 2017 à 2021 (824 q/ha). La production serait de 33,3 millions de tonnes (–3 % sur un an et –9,8 % par rapport à la moyenne quinquennale).

La production de pommes de terre de conservation et demi-saison est révisée à la baisse, à 6,1 millions de tonnes (–7,4 % sur un an). Elle diminuerait de 7,4 % par rapport à 2021 et de 5 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021, en lien avec la baisse du rendement (–44,6 q/ha sur un an et –38,2 q/ha sur cinq ans) et ce malgré la hausse des surfaces (+3,1 % sur un an et +4,2 % sur cinq ans).

Révisions à la hausse pour les céréales à paille

En revanche, Agreste a révisé légèrement à la hausse la production de céréales à paille. Ainsi la production de blé tendre atteindrait 34,1 millions de tonnes (–3,7 % sur un an et –2,4 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021). Le rendement national est revu aussi à la hausse, à 72,7 q/ha.

Quant au blé dur, sa production 2022 est estimée à 1,4 million de tonnes, en recul de 13,7 % par rapport à 2021 et de 18,7 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021. Les surfaces de blé dur seraient en baisse de 12,9 % sur un an et de 15,5 % sur cinq ans. Le rendement est estimé à 53,3 q/ha, proche de celui de 2021 (53,8 q/ha).

La production d’orges est, elle, estimée à 11,4 millions de tonnes : elle serait quasi stable sur un an (–0,2 %). La hausse des surfaces (+124 000 ha) compenserait la baisse du rendement (–4,6 q/ha). La production serait toutefois en deçà de la moyenne quinquennale (–2,9 %). « Alors que la récolte d’orges d’hiver augmente, celle des orges de printemps recule nettement (–8,4 % sur un an), sous l’effet d’une baisse des rendements dans la quasi-totalité des régions », détaille Agreste.

Pour le colza, la production est confirmée en nette hausse pour atteindre 4,5 millions de tonnes (+36,4 % sur un an et + 10,3 % sur cinq ans). Le rendement, estimé à 36,8 q/ha, serait également en hausse sur un an (+3,2 q/ha).