Les producteurs d’alcool agricole s’étaient alarmés ce vendredi, le 9 octobre 2020, de cette prévision de hausse de taxes (+ 1 centime par litre en deux ans) pour l’essence la plus vendue en France. « Cette hausse est contraire aux engagements du gouvernement de ne plus augmenter les taxes sur les carburants jusqu’en 2022, après le mouvement des gilets jaunes, et de ne pas augmenter les impôts, avec la crise du Covid », s’alarmait la Collective du bioéthanol dans un communiqué le 9 octobre 2020.
Un risque pour la filière du bioéthanol
La filière estimait aussi que « cette mesure pénaliserait le bioéthanol au profit de l’essence fossile, alors que cette énergie renouvelable est produite en France, premier pays producteur européen, à partir de biomasse venant à 100 % de l’agriculture française ».
Les ministres de l’Économie, Bruno Le Maire, et des Comptes publics, Olivier Dussopt, les ont rassurés ce matin. Dans un communiqué diffusé ce 13 octobre 2020, ils « précisent qu’il n’y aura pas de changement de la fiscalité sur l’essence SP95-E10 et SP95-E5 ».
Une TICPE moins élevée
La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) est deux centimes plus élevée pour l’essence conventionnelle et E5 que pour le carburant E10. Le gouvernement accueillera donc « favorablement » « les propositions des parlementaires visant à maintenir le niveau actuel de fiscalité de l’E10 et de l’E5 ».
L’éthanol, qui est produit en France, compose jusqu’à 7,5 % du SP95 et du SP98, et jusqu’à 10 % du SP95-E10. Le SP95-E10 représente environ 50 % des essences sans plomb vendues en France. La filière espère atteindre 75 % d’ici à cinq ans.