Pour produire du lait, les vaches ne doivent pas manquer d’eau. « Lorsqu’il fait très chaud durant l’été, la consommation par tête grimpe jusqu’à 130 litres par jour. Après avoir subi des coupures du réseau d’eau potable en 2019, nous avons décidé d’installer une cuve de stockage pour mieux sécuriser l’abreuvement à cette période critique », explique Sébastien Durand.
Un projet pilote en 2010
Avec sa femme Virginie, ils élèvent 80 brunes en bio à Gabrias, en Lozère. Dans cette commune, les tensions estivales sur le réseau d’eau potable ne datent pas d’aujourd’hui. « En 2010, après la construction de notre nouvelle stabulation, nous avons installé une première cuve de 160 m³ pour récupérer les eaux de pluie sur la toiture, dans le cadre d’un projet pilote mené par la chambre d’agriculture. »
Il a fallu poser des cheneaux au bord des toitures pour récupérer l’eau de pluie, construire une cuve en béton enterrée puis la raccorder au bâtiment. Pour ce chantier, qui a coûté 32 000 euros, l’exploitation a bénéficié de 60 % d’aides du département et de la Région. La deuxième cuve, d’une capacité de 200 m³, a été installée en 2022. « Nous l’avons revêtue d’une résine alimentaire, ce qui facilite le nettoyage », note Sébastien. Le coût a été de 22 000 euros avec 35 % d’aides dans le cadre du plan France Relance.
Des économies sur la facture
L’eau de pluie est récupérée sur 2 600 m² de toiture. Elle passe ensuite dans un bac de décantation avant d’être stockée. Une pompe et un surpresseur permettent de l’envoyer dans le réseau de la stabulation, où elle alimente dix abreuvoirs à pipette et trois bacs à niveau constant de 150 litres. « Il suffit de 100 mm de pluie pour remplir les deux cuves. Nous veillons à ce qu’elles soient pleines au début de l’été », précise Sébastien.
À la fin de l’été, Sébastien les nettoie au jet sous pression. Le bac de décantation, pour ce qui le concerne, est nettoyé tous les deux mois. Chaque année, l’éleveur fait également analyser l’eau. « C’est une eau douce de bonne qualité. Nous n’avons pas besoin de la filtrer ni de la traiter au chlore », souligne-t-il. Comme les deux cuves sont enterrées, la température de l’eau reste à 10°C toute l’année, ce qui préserve sa qualité.
La récupération de l’eau de pluie fournit désormais 1 800 m³/an sur une consommation totale de 3 000 m³/an. « C’est autant de moins sur la facture. Avec un tarif de 2,30 €/m³, l’économie est de 4 140 euros par an, calcule Sébastien. Et durant l’été, la consommation d’eau potable de notre élevage, divisée par deux, tombe à 4 ou 5 m³ par jour. »