À Bures (Orne), le Gaec de La Bruyère a équipé sa nurserie d’une ventilation à pression positive en 2019. Le système diffuse de l’air frais dans tout le bâtiment par une gaine percée de trous. Il a permis d’éliminer les pathologies respiratoires des veaux et d’alléger l’organisation.
Jérôme et Arnaud Goupy produisent 900 000 litres de lait avec 65 à 70 vaches laitières et exploitent 250 hectares. Les vêlages sont répartis en deux périodes avec deux tiers d’août à décembre et les autres de février à juin. L’effectif maximal dans la nurserie est ainsi de 35 à 40 veaux âgés de 0 à 10-12 semaines.
Deux vitesses différentes
Jusqu’en 2019, les éleveurs géraient la ventilation de la nurserie avec l’ouverture des portes. « Il était difficile de maintenir la température et c’était astreignant », indique Jérôme. Ils jugent alors l’élevage des veaux en extérieur trop chronophage et la mise en place d’une ventilation par extraction trop compliquée au regard du nombre de portes.
Mesurant 26 mètres par 9 mètres avec une hauteur de plafond de 2,7 mètres, la nurserie est organisée en deux blocs. Les veaux sont en cases jusqu’à 8 jours d’âge. Ils sont ensuite répartis dans deux aires paillées jusqu’au sevrage. À chacun, correspond à présent une ventilation différente avec une vitesse de l’air inférieure pour les plus jeunes.
« Nous avons acheté d’occasion deux gaines métalliques de 300 mm de diamètre et d’une longueur de 30 m, deux ventilateurs de 150 et 56 kW, et deux régulateurs pour 1 000 euros », explique Arnaud. Les éleveurs ont ensuite assuré le perçage et l’installation en une semaine de chantier. Jérôme a percé deux diamètres de trous (63 et 45 mm) pour des vitesses d’air différentes lui permettant d’atteindre toutes les parties du bâtiment. Les gaines ont été fixées au plafond par des brides.
« Nous avons finalisé l’orientation de la gaine grâce à des tests avec des fumigènes et anémomètres réalisés avec Elvup », explique Arnaud. Le sens d’ouverture des fenêtres, qui conditionne la sortie d’air, a également été modifié à la suite de ces essais.
« Moins de stress »
Aujourd’hui, la ventilation se régule automatiquement en fonction de la température à partir de 5°C. « C’est moins de stress pour nous, soulignent les éleveurs. Nous évitons la mortalité d’un veau par an et nous n’avons plus d’explosion de pathologies pulmonaires au sevrage. Ainsi, la consommation alimentaire de nos veaux n’est plus pénalisée, et leur croissance n’est donc plus impactée. » Arnaud et Jérôme constatent par ailleurs que l’odeur d’ammoniac n’est plus perceptible à hauteur de veaux. Par conséquent, « la litière peut être renouvelée tous les 15 jours au lieu d’une fois par semaine ».
Le principal inconvénient de leur installation s’avère être le bruit. « Nous avons contenu le montant de l’investissement sans réussir à corriger ce critère », reconnaît Arnaud.