Sollicités par le ministre de l’Agriculture, et comme les syndicats, les deux principaux assureurs du marché agricole ont rendu, à la mi-septembre, leurs recommandations pour améliorer les outils de gestion des risques. Groupama estime qu’une réforme en profondeur est nécessaire. Le groupe a d’ailleurs formulé cinq préconisations auprès du ministère de l’Agriculture.
« Nous sommes inquiets concernant la pérennité du dispositif de l’assurance, relève Pascal Viné, directeur des relations institutionnelles à Groupama. L’augmentation des risques en fréquence et en amplitude pourrait conduire à une augmentation des coûts des contrats. On a besoin de changer de braquet si on veut consolider les dispositifs existants, il faut aller au-delà des mesures ponctuelles et avoir une approche globale de la gestion des risques sur les exploitations. La profession doit conduire une réflexion d’ensemble. »
Simplifier l’offre d’assurance récolte
« Une simplification des offres d’assurance multirisque climatique est indispensable pour rendre les contrats plus attractifs et faciliter leur compréhension par les agriculteurs. Les différents niveaux de franchise et de seuils, les deux niveaux de subvention possibles du contrat socle sont trop complexes », argumente Delphine Létendart, directrice du marché agricole de Groupama. L’assureur pointe aussi du doit le poids administratif engendré par les demandes de subventions de la Pac, à la fois pour les exploitants et pour les assureurs.
Objectiver les outils de prévention
Les outils de prévention des risques présents sur les exploitations sont déjà pris en compte par les assureurs dans la tarification des contrats, mais les baisses de tarifs ne sont pas assez « incitatives à s’équiper », confie l’assureur. Ce dernier demande que les dispositifs efficaces soient identifiés pour pouvoir être mieux pris en compte dans leurs tarifs et surtout faire l’objet d’un programme d’accompagnement à l’investissement.
Créer un pool de co-réassurance et une gouvernance
Sujet déjà évoqué en juillet à la suite d’un conseil de l’agriculture française, Groupama met en avant la nécessité d’un outil permettant de mettre en commun les données techniques de tarifications de l’assurance récolte pour les rendre plus transparents. Ce que les assureurs ont appelé un pool de co-réassurance.
Groupama préconise enfin la mise en place d’une gouvernance commune des outils de gestion des risques, dont l’objectif serait de mettre en commun les connaissances de chaque acteur pour améliorer les dispositifs existant.
Améliorer l’articulation entre l’assurance et le FNGRA
« À partir du moment où pour certaines productions les dispositifs se chevauchent cela pose un problème, notamment concernant les prairies. La compétition entre les deux outils rend les choses difficiles à mettre en œuvre à la fois pour l’assurance et pour le Fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) », considère Pascal Viné.
Groupama demande que l’articulation entre les contrats d’assurance multirisque climatique et le FNGRA soit améliorée. Plusieurs réunions de concertation devraient être organisées d’ici à la fin de l’année 2019, avant que le ministère de l’Agriculture ne rende ses conclusions pour améliorer les outils de gestion des risques au début de l’année 2020.