Au matin, les faucheurs volontaires revendiquaient leur action dans un communiqué. « La presse locale m’a contacté, je ne savais même pas qu’ils étaient venus faucher chez moi », raconte Xavier Neyron, cogérant de Héliantis Expérimentations (entreprise de prestation de service en essais agronomiques), à qui appartient la plateforme saccagée.
Pas des variétés en cours de recherche
Les faucheurs affirment s’attaquer aux variétés de tournesol rendues tolérantes à des herbicides par mutagenèse (VTH), en mentionnant notamment les variétés Clearfield et Express’Sun. Mais les deux hectares arrachés ne sont pas des tournesols obtenus par mutagenèse.
« La plate-forme a pour thématique la valorisation et la promotion de variétés autorisées dans le catalogue officiel ou en N-1 et N-2, c’est-à-dire qui le seront après un ou deux ans d’essais, pour des coopératives et négociants locaux et des semenciers. Ce ne sont pas des variétés en cours de recherche, encore moins des OGM. Ils ont tout confondu. Je comprends les idéologies mais là ils se sont trompés de destinataire. »
Quand bien même les variétés cultivées seraient effectivement des VTH, le collectif Marre des Faucheurs rappelle que « la Cour de justice de l’Union européenne a clairement statué que les tournesols issus de la mutagenèse sont exemptés de l’application des exigences de la directive 2001/18 qui régit les OGM. »
« J’ai subi trois épisodes de grêle qui m’ont assommé. J’ai perdu 60 % de mon activité. Et maintenant ça. Le préjudice s’élève à 30 000 €. J’emploie vingt personnes dont douze sur ce site, déplore Xavier Neyron. Je fais des choses légales, contrairement aux faucheurs. Ce sont des lâches. »