« Il est normal que les agriculteurs soient en colère si on leur impose des distances et des périmètres du jour au lendemain, a déclaré Jacques Caplat, le secrétaire général d’Agir pour l’Environnement, avant d’être reçu ce 24 septembre 2019 par une conseillère du ministre de l’Agriculture. Il s’agit d’une véritable mutation, il faut les accompagner, raison pour laquelle nous demandons un vrai plan Marshall pour l’agriculture. »
Sur cinq ans
Ce plan serait accompagné d’un « budget pour compenser les pertes de rendement et les investissements nécessaires à la sortie des pesticides ». « Quand le ministre de l’Agriculture Edgar Pisani a décidé de moderniser l’agriculture dans les années soixante, cela s’est fait en cinq ans, a ajouté Stephen Kerckhove, délégué général de l’association., on peut très bien évoluer en cinq ans. »
« Par exemple, il faudrait investir sur des trieuses pour séparer les grains et les mauvaises herbes », a illustré Jacques Caplat. Concernant la consultation relative à l’utilisation des produits phytosanitaires à proximité des habitations, l’association demande « un périmètre de protection des riverains de 150 mètres autour des bâtiments contre les dérives de produits chimiques volatils et dangereux, notre demande ne porte que sur les pesticides de synthèse », a précisé Jacques Caplat.
La FNSEA dans le collimateur
Le responsable associatif demande aussi une « remise à plat » immédiate de la concertation engagée sur les zones de non-traitement (ZNT), où toute pulvérisation de produit phytosanitaire est interdite. Selon lui, cette concertation « se trouve entièrement dans les mains de la FNSEA ou des chambres d’agriculture ».
L’association affirme que « la FNSEA écrit le texte elle-même ». À l’appui de son argument elle cite le projet de décret qui prévoit « que les chartes d’engagement seront rédigées par le syndicat représentatif » et qu’elles « pourront être soumises à concertation avec des associations locales de riverains dont le périmètre d’action géographique correspond à celui du projet de la charte ». Or, « les associations de ce type n’existent quasiment pas » a souligné l’association.