qui a pour objectif de « décrypter les informations qui circulent » sur l’impact de la guerre en Ukraine sur l’agriculture et l’alimentation.

 

Stockage de précaution et biocarburants

Selon Valentin Brochard, chargé de plaidoyer au sein de CCFD-Terres solidaires, la flambée des prix des produits alimentaires s’explique par « des réponses contre productives » des États pour la sécurité alimentaire mondiale, notamment « la multiplication des constitutions de stocks, comme le fait la Chine et la transformation des productions alimentaires en biocarburant. C’est un « mécanisme peu encadré et régulé » et il n’y a aucune coordination internationale, estime-t-il, sur ce dernier point.

Il n’est pas nécessaire de produire plus

Greenpeace fait ressortir que le prix des céréales n’est pas corrélé au volume disponible car il n’y a pas de pénurie actuellement. « Nous produisons d’ores et déjà assez de nourriture pour tout le monde, assure Laure Ducos, chargée de campagne pour l’agriculture et l’alimentation à Greenpeace France. Le produire plus n’est pas une réponse. »

 

L’enjeu est plutôt la relocalisation des productions, notamment de protéines pour l’alimentation animale mais aussi d’intrants. Les ONG mettent en avant notre dépendance aux importations. Elles estiment qu’il faut sortir du modèle « agroindustriel » et aller vers l’agroécologie en produisant « moins et mieux de viande ».

Cultiver les jachères est « un non-sens »

« Les premières réponses politiques visent à augmenter la production via un démantèlement des ambitions environnementales », dénonce Caroline Faraldo, responsable de l’agriculture et l’alimentation à la Fondation pour la Nature et l’Homme. Elle regrette qu’une majorité d’États membres soient favorables au report de l’obligation de rotation des cultures et à la mise en culture des jachères. « C’est détricoter les ambitions environnementales sous prétexte de la guerre, c’est un non-sens. »

 

Caroline Faraldo met en avant deux priorités : maintenir les ambitions de la stratégie « Farm to Fork » et revoir le plan stratégique national (PSN) pour soutenir de manière plus importante les agriculteurs en bio et les aides à la transition agroécologique.

 

Il faut s’appuyer sur la stratégie de l’Union européenne « Farm to Fork » pour maintenir les ambitions environnementales, appuient les ONG.